[27/12/2006 12:15:31] PARIS (AFP) Plus de 430.000 logements auront été mis en chantier en France en 2006, une nouvelle “année record” pour la construction dont la croissance doit absolument se maintenir pour répondre à la demande, voire croître pour résorber le déficit. Le nombre de permis de construire a augmenté de 12,3% entre novembre 2005 et novembre 2006, à 564.974, et celui des mises en chantier a atteint 428.727, en hausse de 6,6%, selon les chiffres du ministère de l’Equipement publiés mercredi. La barre des 400.000 avait été franchie l’année dernière, contre seulement 308.396 en 2000. “2006 est l’année des records de la construction en France”, s’est félicité le ministre de la Cohésion sociale et du Logement, Jean-Louis Borloo. C’est “un excellent millésime”, a renchéri la Fédération française du bâtiment (FFB), qui évoque une activité en hausse de 4,9% en volume à “un niveau inégalé depuis 27 ans”. Mais “plusieurs interrogations demeurent”, nuance la FFB, qui souhaite pour 2007 une croissance “supérieure à 2%”, “des taux d’intérêt bas” et “un environnement réglementaire inchangé”. Expert en économie de l’immobilier, l’universitaire Michel Mouillart parle d’une “activité phénoménale” et assure que “2007 va être une année encore meilleure que 2006”.
Mais il insiste sur la nécessaire poursuite de l’effort. Pour tenir compte des évolutions démographiques et des nouvelles structures familiales, il faut selon lui “construire entre 360.000 et 400.000 logements par an”, un chiffre auquel il faut ajouter “le déficit de 800.000 logements qui reste à résorber”. Si, au rythme actuel, la construction permet de répondre à la demande, elle ne peut s’attaquer au déficit qu’à hauteur “d’au maximum 50.000 logements par an”. “A ce rythme, il faudrait 16 ans pour le résorber”, avertit M. Mouillart, qui plaide pour un rythme beaucoup plus rapide. De son côté, M. Borloo assure que “nous avons rattrapé le retard”, après “20 années où la construction a été très inférieure aux besoins des Français et où les changements sociétaux n’ont pas été suffisamment pris en compte”. Des “années d’inaction” qui ont provoqué “une grave crise du logement”, accuse-t-il, en défendant la politique “extrêmement volontariste” menée depuis cinq ans, avec le plan de Cohésion sociale, le plan de rénovation urbaine et la loi ENL (engagement national pour le logement). Mais il reconnaît qu’il “faudra encore quelques années pour (…) offrir à chacun un logement répondant à ses besoins”. D’autant que la baisse de 0,4% des mises en chantier observée sur la période de septembre à novembre 2006, même si elle est infime, commence à traduire une tension sur le marché du logement social, s’inquiète Michel Mouillart. Elle traduit “une baisse de la construction défiscalisée pour la location”, du type du dispositif Robien, analyse-t-il, mais elle montre aussi une chute des logements sociaux locatifs neufs (HLM). “On est arrivé à un palier”, mais “il va falloir le franchir et, pour cela, y mettre le paquet”, ajoute-t-il, “c’est l’un des enjeux des prochaines années”. Le ministre assure, lui, que “2007 sera l’année de la concrétisation de nombreux et nouveaux programmes de construction”. |
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