[29/12/2006 12:12:45] MILAN (AFP) L’Etat italien a officiellement lancé vendredi un appel d’offres pour le rachat et la privatisation de la compagnie aérienne Alitalia, prévoyant la cession de la totalité de sa participation (49,9%) dans cette entreprise en grave difficulté financière. Le ministère de l’Economie a rendu public l’appel d’offres pour la reprise d’Alitalia donnant jusqu’au 29 janvier aux acquéreurs pour faire leurs propositions. Le repreneur devra préciser la part qu’il entend racheter, dans une fourchette comprise entre 30,1 et 49,9% du capital d’Alitalia. Actionnaire à 49,9% d’Alitalia, l’Etat italien avait annoncé début décembre son intention de céder au moins 30,1% du capital. Cette opération oblige de fait l’acquéreur à lancer une OPA sur la totalité du capital, car la loi italienne contraint tout détenteur d’une participation de plus de 30% dans une société à lancer une offre sur l’ensemble du capital. Dans son appel d’offres, le gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi a toutefois posé un certain nombre de conditions aux repreneurs potentiels afin de garantir les “objectifs d’assainissement, de développement et de relance de l’entreprise”. Il demande notamment aux candidats à la reprise des engagements sur “la sauvegarde de l’identité nationale d’Alitalia”, sur “la qualité et la quantité des services offerts et sur la couverture du territoire italien”. Il exige par ailleurs “le maintien d’une participation de contrôle, et en tout cas non inférieure à 30,1% dans le capital d’Alitalia” pour une période de temps “cohérente avec la poursuite des objectifs du plan industriel”. Ces restrictions risquent de décourager plus d’un candidat d’autant que la compagnie traverse une grave crise financière. Après avoir perdu plus de 3 milliards d’euros ces dix dernières années, le transporteur prévoit une perte annuelle en 2006 supérieure à celle de 2005 (167 millions d’euros).
Pour sa part, Air France-Klm, lié à Alitalia par des participations croisées de 2%, a rappelé vendredi matin les “trois points préliminaires pour l’ouverture de négociations en vue d’une fusion” évoquée fin novembre par le président du groupe aérien Jean-Cyril Spinetta, à savoir “que le plan de restructuration permette de rétablir la situation financière de l’entreprise, qu’Air France-KLM et Alitalia soient sur la même ligne stratégique et que des synergies soient possibles entre Air France-KLM et Alitalia”. Selon la presse italienne, c’est plutôt une solution italienne qui semble se profiler. Les quotidiens économiques désignent vendredi la candidature de Meridiana comme l’une des plus probables. Troisième compagnie de la péninsule, spécialisée sur la desserte de la Sardaigne, le transporteur multiplie les manoeuvres dans le secteur aérien, comme l’achat en septembre de 15% de l’aéroport de Florence. Son fondateur et propriétaire, le prince ismaélite Karim Aga Khan a officialisé jeudi un accord pour le rachat des 29,9% de la compagnie charter Eurofly mis en vente par le fonds d’investissements Spinnaker. Cette opération permettrait à Meridiana de se présenter “avec un groupe plus grand et surtout coté en Bourse” souligne “Il Sole 24 Ore”. De son côté, le président d’Eurofly, Sandro Capotosti, a confirmé jeudi “le très grand intérêt” d’Eurofly pour tout ce qui concerne Alitalia. D’autres candidats italiens potentiels sont évoqués par la presse, comme la compagnie Alpi Eagle, appuyée par divers entrepreneurs du Nord-Est de l’Italie, Banca Intesa alliée à la compagnie Air One ou encore Management&Capitali, le fonds de Carlo De Benedetti. |
||||
|