[29/12/2006 16:25:12] NEW YORK (AFP) Le groupe Apple a affiché un soutien inconditionnel à son PDG Steve Jobs, au centre d’une polémique sur l’attribution de stock-options juteuses aux dirigeants, qui pourrait coûter au groupe informatique une action en justice du régulateur boursier américain. Dans un rapport à la Security Exchange Commission (SEC) publié tôt vendredi matin, Apple a fait état de “sa pleine confiance en Steve Jobs et en l’équipe de direction”. Il s’agit de la conclusion générale de l’enquête interne menée par une commission ad hoc du Conseil d’administration d’Apple sur le dossier des stock-options antidatées ou postdatées. La pratique, courante dans les entreprises américaines car légale sous certaines conditions, est dans le collimateur de la SEC depuis plusieurs mois. Apple fait ainsi partie des quelque 160 sociétés actuellement visées par des enquêtes de la SEC. Cette dernière traque les abus de cette pratique qui consiste à faire coïncider la date de la distribution des stocks-options avec le moment où le cours est le plus bas en Bourse, ce qui permet aux détenteurs de stock-options d’engranger un profit maximum le jour de la vente. Le soutien d’Apple à Steve Jobs intervient alors que la SEC étudie la possibilité de poursuivre en justice Apple ou certains de ses dirigeants, et que plusieurs PDG ont déjà démissionné à la suite des enquêtes du régulateur, dont ceux d’ACS, UnitedHealth, CNET et McAfee. “La commission spéciale, ses conseillers et comptables indépendants ont mené un examen minutieux des pratiques d’attribution de stock-options chez Apple, et le Conseil d’administration est désormais confiant sur le fait que le groupe a réglé le problème en révisant ses résultats”, affirme Apple. Le groupe a en effet prévu d’ajouter dans ses comptes du quatrième trimestre une charge exceptionnelle de 84 millions de dollars pour solder l’affaire, qui porte sur l’attribution de stock-options à plusieurs dirigeants de 1997 à 2002. Concernant Steve Jobs personnellement, Apple fait valoir qu’il “était au courant, voire a recommandé l’attribution de stock-options à des responsables, mais il n’en a pas bénéficié lui-même”. Le groupe écarte ainsi toute mauvaise conduite du PDG dans un plan de stock-options controversé remontant à octobre 2001. Alors que Steve Jobs a déjà présenté ses excuses publiques dans ce dossier cet automne, l’affaire a ressurgi cette semaine, la presse affirmant, sources proches du dossier à l’appui, que le PDG aurait reçu à l’époque 7,5 millions de stock-options antidatées sans l’approbation, indispensable, du Conseil d’administration. Apple reconnaît que le Conseil ne s’est pas prononcé sur ce sujet mais qu'”il n’y a aucune preuve que les dirigeants aient été informés de cette irrégularité”. Finalement, M. Jobs n’a pas bénéficié des stock-options car ce plan a été annulé par la suite, avant que le PDG n’ait revendu d’actions. Le groupe garde en revanche “de sérieuses interrogations sur deux anciens dirigeants”, sans plus de précisions. Pour décider d’une action en justice, la SEC prendra notamment en compte les conclusions d’Apple. Vendredi, la communauté financière ne semblait pas inquiète d’un tel développement et était plutôt soulagée par les conclusions du groupe. L’action prenait 5,43% à 85,26 dollars vers 15H50 GMT à New York. “Il n’y a aucune demande formelle d’informations supplémentaires de la part de la SEC”, relevaient les analystes de JPMorgan dans une note, ajoutant que “les investisseurs peuvent de nouveau se focaliser sur les fondamentaux du groupe, qui sont très solides”. Par ailleurs, la révision des résultats “n’a que très peu d’impact sur les comptes”, selon Piper Jaffray. |
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