[29/12/2006 23:40:30] NEW YORK (AFP) Les autorités américaines ont donné vendredi leur ultime feu vert au coûteux rachat de BellSouth par ATT, donnant naissance au premier groupe de télécommunications des Etats-Unis. Cet accord du régulateur américain des télécoms, la FCC, était attendu depuis plus de neuf mois pour pouvoir concrétiser cette méga-fusion qui inquiète depuis le début opérateurs concurrents et associations de consommateurs par son ampleur. Annoncée en mars, l’opération prévoit un échange d’actions. Initialement valorisée à 67 milliards de dollars, la transaction représente aujourd’hui 85 milliards en raison de la progression des cours des actions des deux groupes. Cette annonce intervient alors qu’ATT avait proposé jeudi de nouvelles concessions pour tenter de faire aboutir son rachat de BellSouth. “La Commission a estimé que des bénéfices significatifs pour le grand public vont résulter de cette opération”, a écrit la FCC dans un communiqué. Le régulateur a notamment cité, parmi ces éléments favorables, le déploiement du haut débit de nouvelle génération, une concurrence accrue sur le segment de la télévision sur internet et une amélioration des services sans fil. La fusion reforme en grande partie l’ancienne “Ma Bell”, le nom donné à ATT avant que le gouvernement fédéral n’ordonne son démantèlement au milieu des années 80. La nouvelle entité pèsera 220 milliards de dollars de capitalisation boursière, soit deux fois plus qu’un autre poids-lourd du secteur, Verizon, et servira près de 70 millions d’abonnés au téléphone et plus de 10 millions à l’internet haut débit. ATT et BellSouth ont indiqué conjointement considérer cet aval comme la finalisation de la fusion, et qu’ils comptent s’atteler “immédiatement au processus d’intégration pour faire converger les réseaux d’ATT, de Bellsouth et de Cingular Wireless”, l’opérateur de téléphonie mobile que les deux groupes détiennent conjointement. Cette ultime étape dans le rapprochement d’ATT et de Bellsouth intervient après un long parcours du combattant qui a aussi nécessité l’approbation de 36 Etats américains et du Département de la Justice. Le dossier bloquait à la FCC. Depuis mars, le régulateur, qui compte cinq membres, a repoussé à plusieurs reprises son examen du dossier. Au coeur des blocages, la situation particulière de l’un des commissaires, qui a dû finalement se retirer en raison d’un possible conflit d’intérêt avec ses anciennes fonctions de lobbyiste à Washington. La création de ce colosse des télécoms, qui garde le nom de ATT, survient au moment où les télécoms américains sont en pleine mutation, intégrant dans leurs bouquets de services l’internet haut débit et la télévision, ce qui les place désormais en concurrence directe avec les câblo-opérateurs. Ces derniers sont de leur côté présents dans le haut débit et la téléphonie via l’internet câblé. Pour Jeff Kagan, analyste indépendant, la décision de la FCC “est l’une de ces décisions de dernière minute qui arrivent juste à temps pour boucler l’année. Désormais, le pays peut compte sur trois opérateurs régionaux, ATT, Verizon et Qwest”. “2007 va changer la donne de la concurrence”, prédit cet analyste, selon qui “les opérateurs de télécoms et les câblo-opérateurs vont s’affronter pour la plus grande bataille que nous ayons jamais vue”. Côté prévisions, ATT a confirmé vendredi ses objectifs financiers fournis initialement en mars, tablant sur des synergies de plus de 2 milliards de dollars dès 2008 et atteignant les 3 milliards en 2010. |
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