Dans
la foulée des travaux de la 8ème Commission mixte tuniso-sénégalaise, qui se
sont tenus la semaine dernière à Dakar, le patronat tunisien (UTICA) et son
homologue sénégalais (CNP, pour Conseil national du patronat sénégalais) ont
convenu, le mercredi 27 décembre 2006, la création d’un Conseil d’affaires
et d’investissement tuniso-sénégalais (CAITS) qui aura pour principale
mission de développer des relations économiques et commerciales et de
profiter des opportunités d’affaires entre les deux pays.
Par la signature de ce protocole instituant un cadre d’échanges, les deux
patronats (UTICA et CNP) affirment leur volonté à booster les échanges
commerciaux entre les deux pays aussi bien au niveau des investissements que
celui des projets de partenariat. Car, les deux parties en conviennent que des
opportunités d’investissement existent entre les deux pays, ainsi que des
opportunités d’échanges eu égard à l’importance des marchés régionaux
respectifs, à savoir l’Union du Maghreb arabe (UMA) et la CEDEAO (Communauté
économique des Etats d’Afrique occidentale).
Pour les
opérateurs et autres hommes d’affaires tunisiens, il y a un double avantage
à tirer de cet accord. En effet, le site sénégalais, par son appartenance à
deux ensembles économiques sous-régionaux, à savoir la Cedeao et l’Uemoa
(Union économique et monétaire ouest-africaine), constitue une opportunité
sur laquelle les Tunisiens devraient capitaliser. C’est sans doute pour cela
d’ailleurs que les opérateurs économiques tunisiens souhaiteraient également
l’activation de la signature et l’entrée en vigueur de l’Accord commercial
entre la Tunisie et le Sénégal, afin de favoriser et accroître le volume de
leurs échanges commerciaux.
Au cours des travaux de cette commission mixte tuniso-sénégalaise, les
participants n’ont pas manqué de souligner les perspectives de développement
des relations économiques et commerciales entre les deux pays sont réelles
mais demeurent peu exploitées et profitent plus à l’une des parties. Certes,
les résultats en termes d’échanges, essentiellement du côté des
exportations, sont encourageants, mais la présence d’entreprises tunisiennes
au Sénégal demeure bien en deçà des opportunités existantes.
Par ailleurs, le volume global des échanges tuniso-sénégalais est passé de
17 millions de dinars tunisiens en 2003 à 54 millions de dinars en 2005 ;
une hausse qui s’explique par l’accroissement des exportations tunisiennes
sur ce marché, qui sont passées de 15,8 millions de dinars en 2003 à 52
millions de dinars en 2005, alors que la valeur des exportations
sénégalaises sur la Tunisie est passée de 2,3 à 3,6 millions de dinars pour
la même période.
Au chapitre de filières que les Tunisiens pourraient exploiter, on note
l’agroalimentaire, le tourisme et la pêche, trois secteurs dans lesquels la
Tunisie a déjà acquis une grande expérience.
En tout état de cause, le CAITS –qui est composé de trente chefs
d’entreprise à parité égale entre les deux pays, c’est-à-dire quinze membres
désignés par l’Utica et quinze autres membres désignés par le Cnp- vise pas
moins de huit objectifs, entre autres constituer un cadre privilégié et
permanent de concertation public/privé dans le cadre de la commission mixte,
identifier les opportunités de partenariat et de coopération dans le domaine
des échanges commerciaux ainsi que dans le domaine de la production des
biens et services, jouer un rôle de conseil auprès des gouvernements et du
secteur privé des deux pays.
Par son ampleur, on peut considérer que cet accord est le plus important
jamais signé par la Tunisie avec un pays de l’Afrique subsaharienne. A nos
hommes d’affaires de faire maintenant preuve d’audace et profiter de toutes
les opportunités qu’offre cet accord.