[01/01/2007 12:46:30] MOSCOU (AFP) La Russie et le Belarus ont signé un accord sur les livraisons de gaz russe à l’ex-République soviétique peu avant l’expiration lundi de l’ultimatum lancé par le géant gazier russe Gazprom, levant la menace d’une fermeture des vannes qui aurait pu avoir des répercussions en Europe de l’Ouest. “La partie bélarusse, dans un climat lourd à la veille du Nouvel An, a signé un accord dans des termes regrettables”, a déclaré le Premier ministre bélarusse Sergueï Sidorski, lors d’une conférence de presse tenue avec le PDG de Gazprom Alexeï Miller à Moscou lundi matin. Dès cette année 2007, le Belarus va payer 100 dollars les 1.000 mètres cubes de gaz, au lieu des 105 dollars exigés précédemment par la Russie, a précisé M. Sidorski. Alexeï Miller a annoncé de son côté que dans le cadre de l’accord, la Russie obtenait le contrôle de 50% de Beltransgaz, maître d’oeuvre du réseau de gazoducs bélarusses, pour la somme de 2,5 milliards de dollars à verser pendant les quatre prochaines années. Il a également indiqué que le tarif du transit de gaz russe par le Belarus passerait de 0,75 dollar à 1,45 dollar pour 1.000 m3 par tranche de 100 km du gazoduc. Gazprom est “très satisfait” de l’accord sur les livraisons de gaz au Belarus signé in extremis avec Minsk, a déclaré lundi son porte-parole à la radio Echos de Moscou. “Nous n’aurions pas eu de raison de fournir du gaz après le 1er janvier (…). C’est pourquoi nous avons appelé activement nos collègues bélarusses à achever les négociations avant la fin de l’année”, a affirmé Sergueï Kouprianov. Les deux parties sont parvenues à un accord à 23H58 locales (20H58 GMT), soit deux minutes avant l’expiration de l’ultimatum lancé par le géant gazier russe. La Russie menaçait de couper le gaz au Belarus au matin du Nouvel An si les négociations de la dernière chance sur les prix du gaz échouaient.
L’arrêt des livraisons de gaz à Minsk aurait pu entraîner des perturbations dans l’approvisionnement en Europe, notamment en Allemagne, en Pologne et en Lituanie. Environ 5% du gaz consommé par les Européens transite par le Belarus. Dans son message de Nouvel An, le président bélarusse Alexandre Loukachenko a prévenu que son pays “faisait face à de nouvelles réalités économiques”. Déplorant le “coup porté à une amitié séculaire”, il a appelé les Bélarusses à “faire des économies”. Cet accord semble marquer la fin des privilèges consentis par Moscou à son plus fidèle allié dans l’espace post-soviétique, qui permettaient à l’économie bélarusse d’afficher une croissance robuste malgré l’isolement de Minsk sur la scène internationale. Le Belarus était le pays de l’ex-URSS qui recevait du gaz russe au meilleur tarif, à moins de 50 dollars les 1.000 m3 contre 230 au prix du marché. S’ajoutait à cela du pétrole brut exempté de la taxe d’exportation russe, qui s’élève pour les autres pays à quelque 180 dollars la tonne. La revente en Europe, au prix fort, d’une partie de ce pétrole représentait une manne financière importante pour le Belarus. Mais le 13 décembre, le gouvernement russe avait annoncé que ses exportations de pétrole vers son voisin bélarusse seraient taxées à partir du 1er janvier 2007 à hauteur de 180 dollars la tonne, comme les autres pays. Lundi, le Premier ministre bélarusse Sergueï Sidorski a fait part de son intention de rencontrer dans les prochains jours son homologue russe Mikhaïl Fradkov pour discuter de cette question. |
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