La Belgique contre l’éventuelle nationalisation de Suez

 
 
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Le ministre belge des Finances Didier Reynders, le 22 septembre 2006 à Bruxelles (Photo : Yves Boucau)

[02/01/2007 10:11:56] BRUXELLES (AFP) Le ministre belge des Finances Didier Reynders a mis en garde mardi la France contre toute nationalisation du géant français de l’énergie Suez, très présent en Belgique, dans le cadre de son mariage de plus en plus incertain avec Gaz de France.

“Si comme certains l’évoquent désormais, l’opération venait à déboucher non plus sur une entreprise privée dotée d’un actionnariat public, mais sur une entreprise d’Etat, cela changerait fortement la donne du point de vue de nos intérêts qui sont d’ouvrir la concurrence sur les marchés du gaz et de l’électricité en Belgique”, a déclaré M. Reynders dans un entretien en une du quotidien belge Le Soir.

Suez est la maison mère d’Electrabel, principal fournisseur d’électricité et de gaz en Belgique. Son projet de fusion avec Gaz de France, qui s’est heurté à de nombreux obstacles politiques, syndicaux et réglementaires au niveau tant national qu’européen, ne débouchera pas avant l’élection présidentielle d’avril-mai 2007 en France.

Du coup, le projet risque de devenir un enjeu électoral et le statut futur de l’ensemble formé par GDF, une société publique, et Suez, détenu par des capitaux privés, pourrait s’en trouver modifié et déboucher sur une nationalisation de facto de Suez au lieu d’une privatisation partielle de GDF, selon les analystes.

Dans le même entretien, M. Reynders se dit très “attentif à l’évolution du dossier”, et pourrait revoir sa position si “le processus dans lequel nous sommes inscrits venait à être modifié”.

Le 6 octobre, après des mois de négociations avec Suez, le gouvernement belge avait notamment obtenu que Suez cède une partie de sa production électrique, de manière à ce que le deuxième électricien du pays, la SPE –qui détient actuellement 10% du marché– et une entreprise étrangère à déterminer détiennent chacune, à terme, 15% de la production électrique belge.

La rumeur d’un rachat suivi d’un démantèlement de Suez par l’homme d’affaires français François Pinault en cas d’échec de la fusion avec GDF continue de courir, bien que le patron du groupe PPR ait démenti être sur le point de lancer une OPA sur Suez.

 02/01/2007 10:11:56 – © 2007 AFP