[03/01/2007 16:21:46] PARIS (AFP) Le déficit budgétaire devrait être réduit à 38 ou 39 milliards d’euros en 2006 contre 42,4 milliards prévus précédemment, une performance que le gouvernement porte au crédit de sa bonne gestion des finances publiques même si elle doit aussi beaucoup aux recettes fiscales. Alors que le collectif budgétaire, voté par le Parlement juste avant les fêtes, prévoyait encore un déficit budgétaire de 42,4 milliards d’euros, le ministre délégué au Budget, Jean-François Copé, a annoncé mercredi qu’il passerait “en dessous de 40 milliards” d’euros et même “a priori entre 38 et 39 milliards”. Il était de 43,5 milliards d’euros en 2005. Le ministre a expliqué cette bonne nouvelle qui permettra, “en désendettant l’Etat, de libérer des marges de manoeuvre pour investir”, par la réduction des dépenses publiques, grâce à la chasse au gaspillage dans les administrations et à la vente d’immeubles de l’Etat. En revanche, il n’a pas dit un mot sur l’évolution des recettes fiscales, même s’il a invoqué plus généralement “la bonne santé de l’économie”. C’est pourtant grâce à une “cagnotte” de 5,1 milliards d’euros que le déficit budgétaire, fixé à 46,9 milliards en loi de finances initiale pour 2006, avait pu être revu à la baisse en fin d’année. Les dernières statistiques disponibles montrent un fort dynamisme des rentrées fiscales: elles progressaient de 4,8% en octobre par rapport à la même période de 2005, avec notamment une hausse de 5,3% des recettes de TVA et même de 11,9% de celles de l’impôt sur les sociétés (IS). Le collectif budgétaire a en outre prévu une hausse supplémentaire de 500 millions d’euros des recettes d’IS grâce à une mesure qui a fait grincer des dents au Medef, obligeant les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros à verser fin décembre un dernier acompte trimestriel revu à la hausse. Or, selon l’organisation patronale, “il semble que ce chiffre de 500 millions d’euros soit sous-estimé”. Le Medef rappelle que fin 2005, le gouvernement avait pris une mesure analogue, annonçant un surplus de 300, puis de 800 millions d’euros, qui s’était au final élevé à quelque 2,5 milliards. Cette hausse du dernier acompte “a très vraisemblablement joué” dans la baisse du déficit annoncée mercredi, selon Philippe Marini (UMP), rapporteur général du budget au Sénat. Mais il cite aussi, outre la TVA, “le bon rendement des impôts sur le patrimoine, compte tenu de l’appréciation des cours de Bourse et de l’évolution toujours haussière du marché de l’immobilier”. Quant au président (UDF) de la commission des finances du Sénat, Jean Arthuis, il estime qu’il y a peut-être eu aussi “un supplément d’impôt sur le revenu du fait que les déclarations étaient pré-remplies”. Quelle que soit sa cause, l’annonce d’une telle baisse du déficit de l’Etat est toujours bonne à prendre pour le gouvernement en ce début d’année électorale. Pour Philippe Marini, c’est “un élément important qui atteste du sérieux de la majorité” et qui “devrait peser dans les appréciations de nos concitoyens au cours des prochains mois”. Jean-François Copé ne s’est pas privé de rappeler mercredi que “nous étions, lorsque la gauche a quitté le gouvernement en 2002, à plus de 49 milliards” d’euros de déficits. Une comparaison fallacieuse, pour le député PS Didier Migaud, ancien rapporteur du budget, qui explique que cette année-là, “le déficit a été accentué volontairement sous le gouvernement Raffarin”. En pourcentage du produit intérieur brut, le déficit public n’a fait que se dégrader pendant quatre ans avant de revenir aujourd’hui “à la situation antérieure”, selon lui. |
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