Aïd.
L’aïd est passé et à
l’instant où vous lisez cette chronique, vous avez normalement consommé tout
ce que vous avez acheté pour la fête religieuse. Avez-vous remarqué que
lorsque vous faisiez vos emplettes pour cette fête, qu’il y avait une
différence de prix entre ceux affichés (notamment par les bouchers) et ceux
pratiqués réellement ? Je sais, ma consoeur Ibtissem l’a déjà signalé dans
sa dernière chronique, mais je voudrais pousser le constat encore plus loin.
En feuilletant les journaux (des jours précédant l’aïd), j’ai remarqué des
encarts dans lesquels on signale que le ministère du Commerce et de
l’Artisanat a fixé les tarifs pour la vente du foie et de la viande bovine
et ovine. J’ai beau tourner entre les bouchers et les supermarchés, je ne
suis pas arrivé à trouver les prix indiqués par le journal et annoncés à la
radio. J’aimerais bien qu’on nous indique dorénavant les adresses de ces
vendeurs pratiquant les prix annoncés par le ministère, question de donner
des informations utiles au consommateur. Car au point où l’on est
actuellement, les prix annoncés officiellement sont totalement virtuels.
Mais il n’y a pas que les petits commerçants qui pratiquent ces prix
virtuels. Dites-moi par exemple si vous avez vu une grande surface
pratiquant les prix indiqués par le ministère du Commerce !
Que le petit boucher du coin veuille augmenter ses bénéfices, je comprends,
mais que les grandes surfaces fassent de même, avouez quand même que le
morceau est un peu gros à avaler. Les brigades de contrôle auraient sévi en
verbalisant les bouchers, il serait bien qu’elles verbalisent également ces
grandes surfaces. Mais il serait mieux et plus judicieux peut-être qu’elles
trouvent le moyen de se faire obéir, puisque jusque-là on ne fait que
verbaliser des commerçants qui continuent à faire ce que bon leur semble
depuis des années.
En attendant, le citoyen continue à lire des prix virtuels souhaitant du
fort de son cœur de les voir en réel !
Débits :
A l’occasion de l’aïd et des fêtes de fin d’année, les entreprises, banques,
administrations sont fermées. Toujours pour la même occasion, les
internautes en général sont occupés par ces fêtes plutôt que de surfer sur
Internet. Pour ma part, et pour des raisons professionnelles, j’ai consacré
mon aïd à pianoter sur mon ordinateur afin de rédiger quelques articles dont
celui que vous lisez actuellement. L’Internet étant pour moi un outil de
travail incontournable, je me devais de surfer sur le web et d’accéder à ma
messagerie depuis mon domicile où j’ai un abonnement ADSL de 256k. Eh bien,
figurez-vous, qu’en pleines fêtes, alors que je croyais que j’étais seul à
utiliser la bande passante en Tunisie, je n’avais pas droit à une connexion
convenable ! Elle est descendue jusqu’à 40 ko et atteignait rarement les 180
ko. En moyenne, j’avais droit en résumé à un débit de 96ko. C’est ce qu’on
appelle un débit virtuel qui n’a rien à voir avec le débit réel affiché par
mon fournisseur d’accès. Un fournisseur qui se fait payer, lui, en dinars
bien réels !
Tunisair
va bénéficier à partir de cette année d’une subvention de l’Etat de vingt
millions de dinars chaque année jusqu’en 2011. La raison de cette subvention,
puisée dans notre argent à tous, est d’aider Tunisair à faire face à la
concurrence des compagnies «Low Cost» et à développer son réseau des lignes
intérieures et internationales.
Si j’étais actionnaire dans Tunisair, j’aurais certainement sauté de joie de
savoir que mon associé va injecter du fric de sa poche pour aider «notre»
entreprise à aller mieux. Et quand elle ira mieux, en partie grâce à la
subvention de cet associé, je mettrais dans ma poche à moi tout seul les
dividendes !
En fait, je serai un actionnaire réel mais je deviens subitement virtuel dès
lors qu’il s’agit de débourser quelque chose de ma poche. Là, je laisse la
place à mon associé. Et quel associé ! L’Etat ! Et je peux vous jurer que ce
n’est pas du tout virtuel !
Bonne année avec plein de bonnes choses bien réelles !