Les actionnaires de Thales entérinent le rapprochement avec Alcatel-Lucent

 
 
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Le siège du groupe d’électronique de défense Thales (Photo : Pascal Pavani)

[05/01/2007 13:46:01] PARIS (AFP) L’assemblée générale des actionnaires du groupe d’électronique Thales a approuvé vendredi le rapprochement avec l’équipementier en télécoms Alcatel-Lucent en avalisant l’achat de ses activités transports et sécurité, en contrepartie d’une montée d’Alcatel-Lucent au capital de Thales.

Cette acquisition, qui recouvre en particulier les activités de signalisation ferroviaire et l’intégration de systèmes de sécurité pour les infrastructures, sera payée en actions pour un montant évalué à 1 milliard d’euros, par le biais d’une émission de 25 millions d’actions Thales nouvelles attribuées à Alcatel-Lucent.

Alcatel-Lucent portera ainsi sa participation dans la capital de Thales de 9,46% à 20,95%. L’Etat restera le principal actionnaire avec 27,29% du capital (contre 31,26% précédemment) et sera associé pour cinq ans au moins à Alcatel-Lucent dans un nouveau pacte d’actionnaires.

Cette opération, approuvée à plus de 97% par les actionnaires de Thales, sera suivie en avril de l’apport à Thales des activités satellites d’Alcatel contre un paiement de 670 millions d’euros, sous réserve de l’accord de la Commission européenne.

“Il s’agit de la plus importante opération de croissance externe de Thales depuis l’an 2000”, a déclaré le président de Thales, Denis Ranque, lors de l’assemblée générale.

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Logo d’Alcatel-Lucent (Photo : Jacques Demarthon)

Sur la base des chiffres de 2005, ces opérations portent le chiffre d’affaires de Thales de 10,26 milliards d’euros à plus de 12,1 milliards, avec 70.000 salariés dans 15 pays.

Le nouveau Thales pèse environ 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires 2006 et le rapprochement sera un “accélérateur majeur de notre plan de croissance”, a ajouté M. Ranque.

“Thales n’est plus seulement un groupe de défense mais un groupe dual (civil et militaire), bien équilibré entre la défense (50% de l’activité) l’aéronautique et l’espace (25%) et la sécurité et ses services (25%)”, a-t-il ajouté.

Le président de Thales s’est réjoui de “la clarification et de la stabilisation de l’actionnariat” du groupe. Le secteur public et Alcatel-Lucent contrôleront ensemble environ 48% du capital et 58% des droits de vote.

Ils sont seuls maîtres à bord du groupe d’électronique professionnelle car le groupe industriel Marcel Dassault (GIMD, holding de la famille Dassault), membre du pacte d’actionnaires conclu en 1998 (avec 5,71% du capital) lors de la privatisation de Thales, sort du pacte, en attendant une cession de ses titres (désormais 4,99% du capital).

Le nouveau pacte stipule l’engagement du secteur public à rester sous les 50% du capital et à faire en sorte qu’Alcatel-Lucent demeure le premier actionnaire privé de Thales avec au moins 15% du capital.

En contrepartie, l’Etat a une “faculté de dénonciation unilatérale” en cas de “manquement sérieux” à une convention “sur la protection des intérêts stratégiques nationaux” du fait de son partenaire, qui est “désormais pleinement transatlantique”, selon M. Ranque, depuis la fusion du français Alcatel avec l’américain Lucent.

La coopération entre Alcatel-Lucent et Thales prévoit notamment le renforcement du partenariat dans la recherche et le développement, les infrastructures de communications militaires et les systèmes de sécurité. “Ce n’est pas un partage à la Yalta mais une volonté d’aller de l’avant ensemble”, a souligné M. Ranque.

Le président de Thales n’a pas évoqué de restructuration sociale mais a annoncé que la coopération permettrait “une mobilité des personnels entre les deux groupes avec maintien de l’ancienneté et des avantages”.

 05/01/2007 13:46:01 – © 2007 AFP