En Espagne, des agences immobilières soldent des logements en janvier

 
 
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Des immeubles sur la côte de la Murcie, en Espagne en juin 2006 (Photo : Pedro Armestre)

[05/01/2007 17:53:42] MADRID (AFP) Un réseau d’agences immobilières espagnol va proposer des rabais sur certains logements pendant la période des soldes, dans un marché espagnol surchauffé qui pourrait être arrivé en fin de cycle.

Le réseau de franchise Re/Max a décidé de solder 1.060 logements et parkings du 8 au 31 janvier, période légale de soldes en Espagne, avec des rabais moyens de 10.000 euros par propriété, ou 4%.

“Ce sont des soldes au sens légal du terme”, a déclaré vendredi à l’AFP le directeur de Re/Max, Javier Sierra.

Sur un réseau de 105 agences franchisées en Espagne, 68 participent à l’opération.

“Ce sont les propriétaires (qui donnent leur bien en mandat exclusif, ndlr) des logements qui acceptent de participer à l’opération”, a-t-il ajouté.

Leur intérêt réside, selon lui, “dans la possibilité de vendre plus rapidement et plus sûrement”.

“Le marché est en train de subir une correction, il est plus difficile de vendre”, a expliqué M. Sierra.

D’après Re/Max, même si une bonne partie des logements proposés sont des résidences secondaires, on trouve de tout. “Nous en avons à Madrid, à Barcelone, sur les côtes”, a ajouté M. Sierra.

L’ensemble du réseau dispose en mandat exclusif d’environ 5.000 offres, c’est donc plus de 20% du portefeuille qui est soldé et environ 40% du portefeuille des agences concernées.

L’intérêt pour les agences est de se positionner face à un avenir qui peut être incertain. “Si la correction immobilière est très forte, et débouche sur une crise, la moitié des agences immobilières pourraient disparaître”, selon M. Sierra.

“Le marché des agences va devoir s’épurer, quelques agences qui ont vu le jour en plein boom immobilier connaîtront des problèmes”, selon AtisReal, une société de consultants immobiliers, citée vendredi dans le quotidien Expansion.

“C’est un coup publicitaire très intelligent, mais cela porte sur un nombre minuscule de logements par rapport à l’ensemble du marché”, a tempéré Angel Garray, adjoint au directeur de l’association de consommateurs Ausbanc.

“En revanche, d’un point de vue symbolique, ça peut indiquer que nous arrivons en fin de cycle”, a-t-il déclaré à l’AFP.

“Beaucoup d’agences n’ont pas de structure solide car elles se sont montées au moment où tout se vendait. Or, désormais, si les prix ne baissent pas, en revanche, les logements sont beaucoup plus longs à partir”, ajoute-t-il.

L’Espagne connaît depuis des années une très forte hausse des prix de l’immobilier, d’environ 150% depuis 1997.

Plusieurs instances internationales, dont l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), estiment que le pays est en situation de surchauffe immobilière.

Le prix des logements neufs a augmenté de 9,8% en 2006, ce qui marque un ralentissement de la hausse, selon une étude publiée cette semaine par la société immobilière Tasacion.

“Le marché de l’immobilier résidentiel est resté très actif”, mais “la hausse des prix en 2006 a été moins forte que l’année précédente”, a estimé Tasacion.

L’endettement des ménages pour l’acquisition d’un logement a augmenté de 23% au premier semestre 2006 par rapport à la même période de 2005, selon la Banque d’Espagne.

“Et si la Banque centrale européenne continue de relever ses taux (…), la part que les ménages doivent payer chaque mois pour se loger va devenir très dure à supporter dans le temps”, prévient M. Garay.

Les Espagnols contractent en effet presque tous des hypothèques à taux variables non plafonnés, avec des remboursement étalés parfois sur 40 ans.

 05/01/2007 17:53:42 – © 2007 AFP