[06/01/2007 09:07:57] LJUBLJANA (AFP) La première semaine d’utilisation de l’euro s’est déroulée en douceur en Slovénie même si l’on a décelé çà et là un soupçon de confusion chez les commerçants obligés de jongler avec la monnaie commune européenne et le tolar, l’ancienne monnaie valable encore jusqu’au 14 janvier. “L’adoption de l’euro en Slovénie se fait de manière rapide et en douceur”, a souligné vendredi le commissaire européen chargé des questions monétaires, Joquin Almunia. “Cela montre que les Slovènes ont su profiter de l’expérience du premier groupe de pays pionniers de l’union monétaire de l’UE mais cela témoigne aussi de leur excellente préparation”, a-t-il ajouté. La Slovénie est entrée le 1er janvier comme 13e membre dans le cercle des pays de la zone euro pour remplacer le tolar, au taux de 239,64 tolars pour un euro. Ce petit pays de deux millions d’habitants avait introduit le tolar en 1991 pour marquer son indépendance de l’ancienne Yougoslavie. “J’ai hâte que le tolar soit retiré de la circulation parce que c’est difficile de calculer combien il faut rendre de monnaie en euros”, soupire Klaudija interrogée par l’AFP dans son café de Sezana, une bourgade de l’ouest du pays. Le taux de conversion ne facilite pas la vie des commerçants et perturbe les habitudes dans ce pays où l’on payait surtout avec des billets et où les pièces étaient considérées comme négligeables. Jusqu’au 14 juillet, les consommateurs peuvent encore payer en tolars mais les commerçants, restaurateurs et prestataires de services doivent rendre la monnaie en euros uniquement. “Un enfant est venu acheter une sucette à 15 centimes d’euro et a payé avec un billet de 1.000 tolars (4,17 euros)… vous imaginez ce que cela donne si j’ai une floppée de gamins qui viennent en même temps”, se plaint Klaudija. Selon les chiffres de la Commission européenne après quatre jours d’introduction de l’euro, 39% des Slovènes ont affirmé n’avoir plus que des euros dans leur porte-monnaie et 31% ne possédaient plus qu’une poignée de billets de tolars. L’association slovène des consommateurs, très en pointe dans la préparation à l’utilisation de la monnaie européenne, a rendu hommage à la “patience des consommateurs” face aux problèmes qui ont pu surgir avec certains distributeurs de billets. Tout en soulignant que jusque là tout s’est relativement bien déroulé. En parallèle, l’association a loué la vigilance des consommateurs qui ont envoyé en moins d’une semaine plus de 600 messages sur des hausses de prix excessives dues au passage à l’euro. Cette association met quotidiennement à jour une “liste noire” des produits et sociétés pratiquant des arrondis trop importants vers le haut. En tête de liste, on trouve en ce moment le ticket de parking dans la capitale Ljubljana, en hausse de 44% à 144 tolars (0,60 euro) contre 100 tolars (0,42 euro) avant l’avènement de l’euro. Les prix de certains repas dans les bars et fast-food a grimpé de 20% comme ceux des cafés et boissons gazeuses, selon l’association de consommateurs. Mais la monnaie unique est globalement bien accueillie. Teodora Jelen, une retraitée de 69 ans ne jugeant “pas excessifs” les arrondis qu’elle a jusqu’à présent relevés, précise que comme la plupart de ses compatriotes elle s’était familiarisée avec l’euro dès sa création il y a cinq ans. “On en avait toujours à la maison pour aller faire des courses en Italie” voisine, précise-t-elle. Tea, 10 ans, n’a plus un seul tolar en poche. “Je n’ai que des euros, surtout des pièces”, précise-t-elle fièrement. Mais le prix des barres chocolatées aux distributeurs ont augmenté de 30 tolars (12,5 cts d’euros), a-t-elle relevé. “Ils ont dit que c’était pour faciliter le fonctionnement de la machine avec les nouvelles pièces, mais j’y crois pas”. |
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