[09/01/2007 09:36:35] LAS VEGAS (AFP) De petits bijoux électroniques portables, couplés à des services mieux adaptés, rendent enfin possible l'”internet mobile”, un internet à emporter dans sa poche, qui s’annonce comme une révolution comparable à l’avénement du web sur les ordinateurs il y a 10 ans. Au Consumer Electronics Show de Las Vegas, les fabricants rivalisent d’offre de super-téléphones ou appareils portables, dotés d’écrans tactiles, de connexion internet, ou encore de caméras et de balise de localisation GPS, et apte à faire tout ce que fait un ordinateur de bureau, et davantage. Parallèlement, le contenu disponible s’enrichit chaque jour. Tous les grands groupes internet, comme Yahoo!, Google et MSN de Microsoft, mais aussi des sites d’échanges comme MySpace, YouTube, s’adaptent aux téléphones portables. Il faut séduire un consommateur qui hésite encore: l’internet mobile ne concerne pour l’instant que 10% des usagers. Les groupes de médias rendent maintenant leurs contenus disponibles sur tous ces appareils nomades, via internet, des groupes bancaires les transforment en système de paiement sans contact dans les magasins et les annonceurs publicitaires s’intéressent désormais à leur audience. Deux groupes, MediaFlo et Samsung, ont eux annoncé lundi des systèmes de diffusion de la télévision pour téléphone ou lecteur vidéo portables. Lundi, en présentant au CES de nouveaux modèles encore plus sophistiqués, les PDG de Nokia et Motorola ont tous deux parlé de révolution en marche. “La mobilité va complètement changer internet”, a lancé Olli-Pekka Kallasvuo, le pdg de Nokia, leader mondial des téléphones. “Ce n’est qu’un commencement, tout arrive très vite, maintenant”, a renchéri Ed Zander, patron de Motorola, numéro deux du secteur. Le groupe Yahoo! est lui aussi passé à l’offensive lundi en lançant un portail internet et un moteur de recherche entièrement repensés pour s’adpater à l’internet mobile, où ses services ont pour l’instant une place de leader. Ses rivaux se préparent à une nouvelle guerre sur ce champ de bataille: Google a récemment lancé Google Mobile, une version pour mobile de ses services. Microsoft a lancé fin novembre Live Search for Mobile, un moteur spécialement destiné aux portables. La totalité du secteur high tech et du loisir, matériel, services et contenus, rêve du marché potentiellement immense de ce deuxième internet. Avec 90 millions d’unités, les téléphones-intelligents ont représenté 10% environ du milliard ou presque de portables vendus en 2006. Quant aux contenus, les loisirs sur téléphones portables (pornographie, jeux d’argent, jeux vidéos, téléchargement de musique, télévision, émission de loisirs), devraient exploser dans les 5 ans, passant de 17 millions de dollars actuellement à 47 millions en 2009 et 77 millions en 2011, selon Jupiter Research. Pourtant, le consommateur reste à être converti, notamment aux Etats-Unis, qui sont très en retard dans l’usage des téléphones pour autre chose que la voix, derrière l’Europe et l’Asie., a souligné selon Carmi Levy, analyste chez info-Tech. Selon la société d’études Telephia, au 3e trimestre 2006 seuls 3,8% des Américains acheteurs de téléphones avaient choisi un téléphone intelligent, contre 8,8% des Européens de l’ouest. Et même en Europe, rares sont les consommateurs qui surfent depuis leur téléphone, indique une étude de Forrester parue en décembre: 54% ne le font jamais et 27% disent ne pas l’avoir sur leur portable. Le problème reste encore le débit des données, souvent 50 fois moins rapide que sur ordinateur, le parc de téléphones où les téléphones sophistiqués sont peu répandus, et le prix, car ces services sont généralement hors forfaits: on paie au temps de surf sur internet. Il faudra des années pour que le gros des consommateurs aient des super-téléphones, estime Forrester. |
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