[09/01/2007 20:22:17] MOSCOU (AFP) Les négociations autour de la crise pétrolière entre la Russie et le Bélarus se sont achevées mardi sur un échec, prolongeant le blocage des livraisons de brut russe à l’Europe, ce qui pourrait amener la Russie à réduire sa production de pétrole, selon le président Vladimir Poutine. Le ministre russe du Développement économique Guerman Gref a fait état de l’échec des négociations mardi soir, à sa sortie d’une longue rencontre avec le vice-Premier ministre bélarusse Andreï Kobiakov à Moscou. “Nous sommes prêts à entamer des négociations sur toutes les questions qui fâchent, dès que seront levées toutes les mesures illégitimes et sans précédent comme la taxe sur le transit” du pétrole russe, mises en place par Minsk, a déclaré M. Gref. “C’est notre exigence et nous ne négocierons pas tant que ces conditions ne seront pas remplies”, a-t-il ajouté. Aucune reprise des pourparlers n’a été annoncée pour mercredi. Quelques heures plus tôt, le président russe Vladimir Poutine avait pourtant appelé à “tout faire” pour résoudre cette crise avec le Bélarus qui a instauré une taxe de 45 dollars sur chaque tonne de pétrole russe transitant par son territoire. Moscou refuse de s’acquitter de cette taxe et menace le Bélarus de mesures de représailles commerciales si Minsk s’entête à vouloir imposer ce prélèvement, annoncé après l’imposition par Moscou d’une taxe sur ses exportations de pétrole au Bélarus et d’un doublement du prix de ses livraisons de gaz. “Il faut continuer les négociations avec nos partenaires bélarusses pour résoudre la crise liée aux livraisons de pétrole au Bélarus et au transit de pétrole à travers le territoire bélarusse”, a déclaré M. Poutine lors d’une réunion avec le gouvernement.
Vladimir Poutine a par ailleurs évoqué une “possible réduction” de la production pétrolière russe en raison de ce problème, tout en prônant la “garantie” des “intérêts des consommateurs occidentaux”. Au lendemain de l’interruption des livraisons de brut russe à l’Europe via l’oléoduc Droujba (Amitié en russe), le ton est monté en Europe, la Russie faisant une nouvelle fois figure de partenaire énergétique peu fiable après le précédent de janvier 2006 lors du conflit russo-ukrainien sur le gaz. La chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays préside l’Union européenne depuis le 1er janvier, a déploré que la Russie ait ruiné la “confiance” placée en elle. Environ 12,5% des importations de l’Union européenne (UE) transitent par l’oléoduc Droujba. Lundi, les livraisons de brut russe destinées à la Pologne, l’Allemagne et la Slovaquie, qui étaient effectuées via le Bélarus, avaient été brutalement interrompues. Moscou a confirmé mardi être à l’origine de cette coupure, après avoir attribué le problème à un prélèvement “illégal” de brut par Minsk. Les deux pays se rejettent depuis lundi la responsabilité de ces coupures. “Depuis le 8 janvier au matin, la Russie ne livre plus de pétrole par l’oléoduc qui passe par le Bélarus”, a reconnu mardi le ministre russe de l’Energie Viktor Khristenko. Il a cependant insisté sur le fait que cette coupure avait été décidée après une fermeture des vannes par le Bélarus. “Nous sommes prêts à tout moment à reprendre les livraisons de pétrole vers l’Occident”, si les Russes reprennent les approvisionnements, a déclaré sous couvert de l’anonymat un représentant de la compagnie bélarusse Gomel Transneft Droujba, chargée de la gestion de l’oléoduc. Pour l’instant, les interruptions ne représentent pas une menace pour les approvisionnements en Europe en raison des réserves disponibles, estime Artiom Kontchine, analyste de la banque d’investissement Aton. Mais si l’on ne trouve pas de solution, “il sera presque impossible de trouver une voie alternative” pour les quelque 83 millions de tonnes de pétrole qui transitent annuellement par Droujba, souligne l’analyste. |
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