Tourisme : «Saisons tunisiennes», un «cocktail» tunisien en ligne
«Saisons
tunisiennes» «le premier magazine sur la nature, la culture et le
patrimoine». On le doit à un couple
tuniso-allemand, Raja et Renate Skandrani, fondateurs en 1997 de SRJ
Edition, une maison d’édition de guides touristiques.
En Tunisie, les sites Internet traitant de tourisme ne sont
pas une denrée rare. Toutefois, «saisons tunisiennes (www.saisonstunisiennes.com)
ne se classe pas dans cette catégorie. Ce site récemment mis en ligne par
SRJ Edition se veut plutôt comme «le premier magazine sur la nature, la
culture et le patrimoine». C’est un support qui a l’ambition de «vendre» la
Tunisie «avec ses sites archéologiques, les hauts lieux de son passé
culturel, les arts traditionnels qui continuent d’animer ses villes et ses
campagnes et la diversité de ses paysages naturels», à ceux «qui désirent
mieux connaître et mieux apprécier notre pays». Et au sein de cette cible,
«saisons tunisiennes» vise aussi les Tunisiens, qui «se consacrent davantage
à leurs loisirs et accordent plus de temps à la découverte des secrets de
leur pays» et que le site aura à cœur d’«encourager sur cette voie».
Pour s’acquitter de la mission qu’il s’est donné, «saisons
tunisiennes» -qui se distingue par une mise en page réussissant le tour de
force d’être à la fois sobre et élégante- propose une riche matière
organisée en dix rubriques : «parcs naturels», «histoire», «la Tunisie de A
à Z», «culture», «musées» et «récits d’antan».
Dans «les récits d’antan», par exemple, le visiteur du site a droit à une
sélection de textes d’auteurs étrangers en majorité, fort intéressants et
traitant de villes, de personnages et d’évènements de la Tunisie des siècles
passés. C’est ainsi que l’on découvre quelques paragraphes extraits de «La
vie errante (1888)» de Guy de Maupassant, dans lesquels l’écrivain parle de
la ville de Sousse «pleine de Sarrasins, derrière ce long rempart crénelé,
si haut, si mince, avec ses tours de loin en loin, ses portes rondes, et les
hommes à turban qui rôdent à son pied. Oh ! cette muraille, c’est bien celle
dessinée dans le livre à images, si régulière et si propre qu’on la dirait
en carton découpé. Que c’est joli, clair et grisant !».
Le lancement de «saisons tunisiennes» ne
constitue pas une rupture dans le parcours de SRJ Edition, car la maison
d’édition s’est depuis sa création en 1997 spécialisée dans les guides
touristiques en allemand et en français –les deux langues que ses fondateurs
maîtrisent le mieux.
En effet, SRJ Edition a été créée par un couple
tuniso-allemand, Raja et Renate Skandrani. Directeur de Jeune Afrique en
Tunisie pendant vingt-deux ans (1984-2006), Raja Skandrani a fait des études
d’interprétariat et d’économie politique à l’Université de Heidelberg
(Allemagne), avant de devenir le représentant en Algérie (1977-1983) de
l’autrichien Voest Alpine, l’un des plus grands sidérurgistes dans le monde.
De nationalité allemande, Renate Skandrani est
historienne et enseignante de langue allemande à l’université de Tunis.
Mais avant de mettre sur pied SRJ Edition, Raja
et Renate Skandrani ont, dès 1992, combiné leurs savoir-faire pour imaginer
des formules originales pour communiquer leur amour de la Tunisie et en
mettre en valeur les richesses naturelles et culturelles, dans les langues
de Molière et de Goëthe. C’est ainsi qu’ils ont produit deux jeux de
sociétés («Randonnées tunisiennes ou la Tunisie en 99 question» et «Minitour
de Tunisie»), et réalisé des puzzles dédiés à Sidi Bou Saïd, Carthage,
Djerba et Kerkennah. Une saga qui pourrait se poursuivre à une allure plus
rapide, maintenant que Raja Skandrani a pris sa retraite de responsable du
bureau tunisien de Jeune Afrique.