Dans
une interview accordée à l’Agence africaine de presse ‘’PANA’’, Ahmed Saeed,
sous-secrétaire adjoint pour l’Afrique et le Moyen-Orient au département du
Trésor américain, semble avoir trouvé les bonnes recettes pour sortir le
continent africain du sous-développement et de la misère. En gros, il invite
‘’les gouvernements africains à améliorer l’environnement des affaires afin
d’instaurer la croissance et le développement sur le continent’’.
D’abord le haut responsable fait un constat : “De nombreux pays africains
sont riches en ressources, mais ils disposent d’un mauvais climat des
investissements et d’un environnement des affaires défavorable”. Pour lui
donc,’’l’amélioration du climat des investissements est de nature à
faciliter les investissements étrangers et nationaux dont les pays africains
ont grand besoin pour promouvoir le secteur privé et instaurer une
croissance durable et à long terme”.
Ensuit, il souligne que, globalement, ‘’l’Afrique occupe un rang
relativement éloigné dans le classement de la Société financière
internationale (SFI), une situation attribuable à l’absence de politiques et
programmes viables susceptibles d’accélérer le développement économique’’.
Ceci dit, il loge pas tous les pays dans la même enceinte, car il considère
certains pays africains ‘’ont mis en œuvre des programmes de réforme conçus
pour redynamiser leur économie et veiller à un meilleur respect de la
déontologie des affaires’’. D’où un appel du responsable américain aux
gouvernements africains à demeurer ‘’engagés et à se focaliser sur les
investissements dans le domaine des infrastructures physiques et des
services socioéconomiques en tant que solutions efficaces pour
l’instauration de la croissance’’.
Pour ce faire, M. Saeed plaide pour de nouvelles réformes économiques en
Afrique afin d’améliorer le climat des affaires et de rendre les pays du
continent attractifs pour les capitaux et investissements étrangers.
Il suggère en outre ‘’la réduction du nombre de licences et d’autorisations
que les promoteurs doivent obtenir pour pouvoir créer une entreprise, la
normalisation des documents à soumettre à l’appui d’une demande et la
facilitation du commerce grâce à la simplification des systèmes de
taxation’’. On rappellera à ce sujet le rapport de la Banque mondiale
et le Cabinet
PricewaterhouseCoopers, intitulé : «Paying Taxes : The Global Picture»,
publié en novembre dernier…
Toujours au chapitre des recommandations, le sous-secrétaire d’Etat
américain ‘’demande aux gouvernements africains d’informatiser leurs
systèmes d’enregistrement foncier et de permettre des transactions en ligne
ainsi que l’utilisation de procédures efficaces et fiables’’.
Par ailleurs, il estime que l’amélioration des capacités de production
d’énergie est à même de permettre une réduction des coûts et d’améliorer la
fiabilité de l’électricité.
“Dans le domaine du commerce, les gouvernements devraient aussi améliorer
l’efficacité des ports, de telle sorte que l’acheminement des conteneurs
puisse se faire plus rapidement, et construire des réseaux routiers de
qualité pour améliorer l’interconnectivité et faciliter les mouvements des
biens et services”, a-t-il souligné.
Les deux dernières recettes du responsable américain concernent les
Partenariats public/privé (PPP) et les politiques fiscales et monétaires. En
effet, selon lui, les PPP peuvent constituer une autre source de financement
pour la construction des infrastructures. C’est pourquoi M. Saeed invite les
pays du continent à ‘’avancer dans cette direction dans le but de rendre
leurs économies actives”. Quant à la mise en place des politiques fiscales
et monétaires cohérentes, elle pourrait être utilisée pour maximiser les
avantages tirés des réformes et promouvoir le climat des affaires.
Certes,
ces recommandations ou recettes du sous-secrétaire adjoint pour l’Afrique et
le Moyen-Orient au département du Trésor américain ne sont pas nouvelles,
mais aujourd’hui plus que jamais elles sont nécessaires voire indispensables
pour que l’Afrique commence enfin à se sortir du délabrement. Bien entendu,
les partisans du statut quo verront en cela des idées venues d’ailleurs,
donc, par principe, inadaptées. Or leurs recettes à eux c’est de maintenir
le reste de la population dans un état de sous-développement, pendant qu’eux
baignent dans l’opulence, ou du moins dans l’aisance. Sans aucun état
d’âme !