[11/01/2007 08:00:09] CEBU (AFP) Le gouvernement philippin a assuré jeudi qu’il n’allait pas, une nouvelle fois, annuler deux réunions annuelles de l’Asie, organisées dans le centre du pays, malgré une série d’attentats la veille qui ont fait sept morts dans le Sud en proie à une rébellion islamiste. “Les responsables m’ont certifié que la sécurité était pleinement assurée ici… donc le spectacle continue”, a déclaré le ministre philippin des Affaires étrangères, Alberto Romulo. Sept personnes ont été tuées et dix-huit autres blessées, mercredi, dans une série d’attentats à la bombe dans le sud des Philippines, sur l’île de Mindanao où s’est replié le groupe islamiste Abou Sayyaf soupçonné d’entretenir des liens avec Al-Qaïda. Ces attaques ont coïncidé avec l’arrivée des délégations étrangères à plus de 400 km de là, sur l’île de Cebu (centre), pour les sommets annuels de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) et de l’Asie de l’Est, qui doivent se dérouler jusqu’à lundi. Ces réunions avaient déjà été précipitamment annulées en décembre après que des responsables eurent évoqué un risque terroriste.
Marciano Paynor, un membre organisateur de l’Asean dont les Philippines assurent la présidence tournante, a assuré que les attentats de mercredi étaient “des incidents totalement isolés”. “Tous les lieux de nos réunions sont sûrs et les délégués arrivent comme prévu”, a-t-il dit. Seize hauts dirigeants d’Asie-Pacifique sont attendus en fin de semaine, parmi lesquels le Premier ministre japonais Shinzo Abe et ses homologues chinois, Wen Jiabao, et australien, John Howard. Des responsables militaires philippins ont récemment averti que des groupes terroristes pourraient profiter de ces réunions médiatisées pour frapper l’archipel et embarrasser le gouvernement déjà sous le feu des critiques après la suspension de la précédente édition. Les attentats de mercredi n’ont pas été revendiqués mais un responsable de la police philippine a affirmé jeudi avoir été avisé des risques d’attaques. “La menace ne provenait pas d’un groupe en particulier mais (dès décembre) nous avions reçu des informations des services de renseignement selon lesquelles des attentats se produiraient (en janvier)”, a déclaré à la radio Peraco Macuacua, le chef de la police de Cotabato, où une des bombes de mercredi a explosé.
Tout en déplorant les incidents, le porte-parole de l’Asean, Victoriano Lecaros, a estimé qu’annuler les sommets “reviendrait à faire le jeu des terroristes”. L’Asean donc poursuivait normalement ses travaux pour préparer les sommets qui débuteront samedi. Comme prévu, la question nord-coréenne s’est invitée jeudi aux premières réunions au niveau ministériel, Pékin soulignant son opposition à un nouvel essai nucléaire de Pyongyang après celui du 9 octobre. “Notre position est très claire (…). Nous sommes très fermes sur la question du respect du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et nous espérons que tous les pays se conformeront à l’esprit de la Charte des Nations unies”, a déclaré à des journalistes le chef de la diplomatie chinoise Li Zhaoxing. L’Asean a également abordé le dossier birman et appelé la junte à “libérer rapidement” l’opposante Aung San Suu Kyi et à tenir ses engagements en matière de démocratisation. |
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