La facture énergétique de la France s’est envolée en 2006 à cause du pétrole

 
 
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La facture énergétique de la France

[11/01/2007 18:37:55] PARIS (AFP) La facture énergétique de la France s’est envolée l’an dernier, sous la pression de la flambée des prix du pétrole, pour atteindre 46 milliards d’euros, soit 2,7% du produit intérieur brut (PIB), un niveau jamais atteint depuis 1985.

“La valeur de ce déficit est une des plus fortes que la France a connues”, a souligné le ministère de l’Economie. Ce niveau reste loin toutefois de la part de 5% du PIB atteinte en 1981, a-t-il précisé.

La facture énergétique a augmenté de huit milliards d’euros par rapport à 2005, où elle avait déjà atteint un niveau record de 38 milliards d’euros.

L’augmentation des prix du pétrole brut, qui ont battu cette année record sur record jusqu’à leur pic de l’été, à 78,40 dollars le baril en juillet à New York et 78,64 dollars en août à Londres, est la première cause de cette envolée.

“Ce qui explique cette hausse, c’est que le pétrole brut était en 2005 à 54,4 dollars le baril en moyenne, et en 2006 à 65,1 dollars le baril. C’est le premier effet mécanique”, a souligné le ministre délégué à l’Industrie François Loos, lors d’une conférence de presse.

“Même chose pour le gaz, dont le prix a augmenté en moyenne en 2006 de 12%”, a-t-il dit.

L’augmentation de la facture énergétique “est entièrement due à l’évolution des prix, car les quantités importées devraient rester en 2006 à peu près au même niveau qu’en 2005”, a par ailleurs souligné l’Observatoire de l’énergie.

En 2006, les importations d’énergie ont représenté 61,2 milliards d’euros et les exportations 14,9 milliards d’euros.

L’essentiel de l’augmentation de la facture énergétique provient des importations de pétrole et de gaz, souligne l’Observatoire de l’énergie. Inversement, la France a exporté davantage de produits raffinés, essentiellement d’essence vers les Etats-Unis.

Le solde importateur est en hausse de 30% pour le gaz à 10 milliards d’euros, de 16% pour le pétrole à 37 milliards, tandis qu’il est stable à 1,6 milliard pour le charbon et à -2,6 milliards pour l’électricité.

La facture aurait encore pu être beaucoup plus élevée, si la hausse de l’euro face au dollar n’avait pas atténué l’impact de la hausse du prix du pétrole.

“L’euro atténue la facture”, a reconnu M. Loos, tandis que le ministre délégué au Budget Jean-François Copé a souligné que “sans l’euro, on aurait eu une crise majeure en termes de prix”.

Le ministre de l’Industrie a mis par ailleurs en avant le nucléaire,”un atout incontournable”. La facture énergétique aurait été alourdie de 16 milliards d’euros si la France avait remplacé le nucléaire par une production d’électricité à partir de centrales thermiques à cycle combiné (CCG) fonctionnant au gaz, a-t-il expliqué.

Pour 2007, l’Observatoire de l’énergie indique que “le niveau de la facture pourrait se maintenir”, si le cours du pétrole reste proche de 60 dollars le baril. Il évolue actuellement autour de 54 dollars en raison de la douceur de l’hiver.

“Ensuite, pour réduire la facture énergétique, la meilleure économie, c’est ce qu’on ne consomme pas”, a souligné M. Loos, indiquant qu’il fallait “des voitures, des maisons, des entreprises qui consomment moins”.

Le ministre s’est par ailleurs félicité que la France ait amélioré son efficacité énergétique en 2006, avec une diminution de 2% de la quantité d’énergie nécessaire pour produire de la valeur ajoutée. Le gouvernement s’est fixé comme objectif d’atteindre une baisse de 2% par an à l’horizon 2010 et de moins de 5% à l’horizon 2025.

 11/01/2007 18:37:55 – © 2007 AFP