[14/01/2007 09:38:15] CEBU (AFP) Les dirigeants du Sud-Est asiatique, réunis dimanche en sommet, ont mis en garde la Corée du Nord contre un nouvel essai nucléaire mais épargné la Birmanie pour ses violations des droits de l’homme en affirmant que c’est à la région qu’il incombe de gérer le dossier birman, après l’échec d’une résolution à l’ONU. Sur le chapître du commerce, l’Asean a conclu un important accord avec la Chine en vue de créer la plus vaste zone de libre-échange au monde. Il entrera en vigueur dès cette année et ouvrira aux pays du Sud-Est asiatique les portes du juteux marché chinois dans les banques, le tourisme, l’immobilier, la santé, les transports ou encore les technologies de l’information. “Nous sommes tombés d’accord sur la nécessité de préserver la crédibilité de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (Asean) en tant qu’organisation pertinente en démontrant notre capacité à gérer des problèmes importants au sein de la région”, indique le communiqué final de l’organisation réunie sur l’île de Cebu (Philippines). Cette phrase, rajoutée à la demande de certains pays selon une source proche du dossier, sonne comme un désaveu du projet de résolution américain à l’ONU incitant la junte à se démocratiser. Le texte a été torpillé vendredi à New York par un double veto de la Russie et de la Chine, traditionnels alliés de Rangoun. Dans son communiqué, l’Asean incite également la junte militaire au pouvoir en Birmanie à “progresser vers la réconciliation nationale” et à libérer les prisonniers mais en se gardant bien de faire référence à l’opposante et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi assignée à résidence depuis 2003. Cette position timorée illustre une fois de plus la volonté des neuf partenaires de la Birmanie (Malaisie, Indonésie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Brunei, Laos, Vietnam, Cambodge) de préserver un régime qui ternit pourtant l’image du bloc par ses flagrantes violations des droits de l’homme. De nombreuses capitales occidentales ont à plusieurs reprises réclamé la suspension de la Birmanie, membre de l’Asean depuis 1997, ce que l’Association a toujours refusé en vertu de son principe de non-ingérence. L’attitude de l’Asean devrait conforter Rangoun qui avait déjà crié “victoire” samedi après l’échec de la résolution proposée à l’ONU. “L’Asean ne renoncera pas à son rôle sur un dossier intérieur qui a des implications régionales”, a affirmé M.C. Abad, porte-parole du secrétariat de l’organisation. A défaut de s’affirmer sur le dossier birman, l’Asean s’est montrée plus diligente envers la Corée du Nord, qu’elle a pressée de renoncer à un nouvel essai nucléaire après celui du 9 octobre et à tenir ses engagements internationaux. L’Asean appelle Pyongyang à “ne pas conduire d’autre essai nucléaire” et à respecter un accord de septembre 2005 par lequel elle acceptait d’abandonner ses programmes nucléaires. Ils ont aussi jugé que la communauté devait “affirmer en termes clairs à la République populaire démocratique de Corée (RPDC) qu’elle devait renoncer au nucléaire de manière vérifiable”. Le sujet promet de figurer en haut de l’ordre du jour d’une importante rencontre trilatérale, la première en deux ans, qui devait se tenir dimanche après-midi entre la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Le 12e sommet de l’Asean, qui s’achève dimanche, sera suivi lundi par celui de l’Asie orientale qui regroupe les bloc des Dix et leurs six partenaires privilégiés (Chine, Japon, Corée du Sud, Inde, Australie et Nouvelle-Zélande). |
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