L’Asie-Pacifique promet de s’unir pour réduire sa dépendance au pétrole

 
 
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Le président sud-coréen Roh Moo-hyun (c) entouré des Premiers ministres malaisien Abdullah Ahmad Badawi(g) et japonais Shinzo Abe, signe la déclaration commune sur l’énergie à Cebu le 15 janvier 2007 (Photo : Romeo Gacad)

[15/01/2007 10:52:17] CEBU (AFP) L’Asie-Pacifique a promis lundi d’unir ses efforts afin de réduire sa dépendance aux énergies fossiles, au dernier jour d’une semaine de réunions annuelles qui ont permis l’adoption d’un pacte antiterroriste et d’un projet de grand bloc politico-économique.

Réunis sur l’île de Cebu, dans le centre des Philippines, les seize pays participants, qui représentent la moitié de la population mondiale, ont adopté une déclaration commune soulignant la nécessité de développer les énergies renouvelables et promettant “d’explorer les façons de constituer des réserves stratégiques de pétrole” afin de limiter l’impact de la volatilité des cours.

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a annoncé une enveloppe de 2 milliards de dollars pour contribuer à réduire la dépendance de la région à l’or noir.

La Chine, parmi les plus plus voraces en la matière, a quant à elle incité ses partenaires à “développer une nouvelle manière de penser” l’énergie et la sécurité dans ce domaine.

Le sommet philippin réunissait les dix pays de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (Asean : Malaisie, Indonésie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Brunei, Laos, Vietnam, Cambodge Birmanie) et leurs six partenaires régionaux privilégiés (Chine, Japon, Corée du Sud, Inde, Australie et Nouvelle-Zélande).

Les Seize ont une nouvelle fois mis en garde la Corée du Nord, l’exhortant à ne pas effectuer un nouvel essai nucléaire, après celui réalisé le 9 octobre.

Dimanche, les dix pays de l’Asean réunis en sommet avaient approuvé un projet de Charte commune, inspirée du modèle européen, afin de conférer à l’Association une structure politique qui lui garantirait d’être entendue à l’échelle mondiale.

La mini-Constitution, qui promet de vives discussions avant son éventuelle adoption définitive, pourrait permettre l’expulsion de membres récalcitrants. Cette clause pourrait être exercée contre l’encombrante Birmanie, clouée au pilori pour ses violations des droits de l’homme, mais que l’Asean se refuse à condamner en vertu de son principe de non-ingérence.

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Huit des 16 dirigeants des pays d’Asie-Pacifique posent pour une photo de famille à la fin du sommet de Cebu le 15 janvier 2007 (Photo : HOANG DINH Nam )

L’Association a jugé à ce titre qu’il lui revenait de gérer l’épineuse question birmane, peu après le rejet d’un projet de résolution américain à l’ONU incitant la junte à se démocratiser. Les Dix ont cependant une nouvelle fois épargné leur ami birman, se contentant de demander à la junte de “progresser vers la réconciliation nationale” et de libérer les prisonniers politiques.

L’Asean “doit montrer qu’elle n’est pas un tigre sans dents”, estimait récemment Toe Zaw Latt, expert de la Birmanie installé à Bangkok.

Sur le plan économique, l’organisation a promis la création d’une zone de libre-échange au sein de ses membres en 2015, cinq ans avant la date initialement prévue. L’Asean a également signé avec Pékin un accord qui lui, ouvre les portes du juteux marché des services chinois, et préfigure la création de la plus vaste zone de libre-échange au monde, qui regrouperait 1,7 milliard d’habitants.

Mais il ne s’agit pour l’instant que de paroles, soulignent les observateurs. “L’Asean a beau se vanter d’un marché de plus de 550 millions d’habitants, il est fragmenté, en raison d’importantes disparités entre ses membres”, souligne Michael Clancy, responsable d’un forum de dirigeants économiques qui s’est tenu en marge des sommets de Cebu.

Ceux-ci ont également servi de plateforme au rapprochement d’un trio aux relations orageuses: pour la première fois depuis deux ans, se sont rencontrés les dirigeants de Chine, du Japon et de Corée du Sud. Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a confirmé à cette occasion qu’il se rendrait au printemps au Japon afin de parfaire ce rapprochement.

 15/01/2007 10:52:17 – © 2007 AFP