Eurotunnel : la justice entérine le plan de sauvegarde

 
 
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Le PDG du groupe Eurotunnel Jacques Gounon en conférence de presse le 15 janvier 2007 à Paris (Photo : Christophe Simon)

[15/01/2007 19:58:01] PARIS (AFP) Le tribunal de commerce de Paris a définitivement sauvé Eurotunnel de la faillite, en avalisant sans surprise lundi le plan de restructuration financière du groupe, même s’il reste encore plusieurs étapes pour que l’exploitant du tunnel sous la Manche redevienne financièrement sain.

Le groupe franco-britannique, placé par la justice sous “procédure de sauvegarde” l’été dernier, a désormais un peu plus de trois ans pour mener à bien ce plan, qui prévoit de diviser par deux la dette de 9 milliards d’euros du groupe et de créer une nouvelle société, Groupe Eurotunnel.

“Une étape est désormais franchie” mais “il reste le plus difficile à faire”, a déclaré la présidente du tribunal, Perrette Rey, lors de l’audience, tout en souhaitant “bon vent” à Eurotunnel.

A l’issue de l’audience, son PDG, Jacques Gounon, s’est félicité qu’Eurotunnel soit “sauvé de la faillite” et qu’il convenait de “tourner la page”.

“Nous allons travailler d’arrache-pied pour mettre en place la nouvelle structure (Groupe Eurotunnel, ndlr) dans les meilleurs délais”, a-t-il ajouté, martelant sa volonté d’aller vite pour faire d’Eurotunnel une entreprise financièrement normalisée.

Baptisé “chantier du siècle” au début des années 90, le tunnel sous la Manche s’est rapidement révélé être un gouffre financier en raison du dépassement des coûts de construction. Dès 1995, un an après son entrée en service, son exploitant s’est retrouvé asphyxié par les dettes, allant de restructuration en rééchelonnement de dette.

L’an dernier, au bord de la faillite, Eurotunnel avait demandé à être placé sous sauvegarde judiciaire.

Désormais sauvé, le groupe souhaite publier ses comptes 2005 et 2006 lors de “la deuxième quinzaine de février”, a déclaré M. Gounon, une fois qu’ils seront certifiés par ses commissaires aux comptes. Ces derniers avaient refusé d’approuver les comptes en raison des risques de faillite.

Selon M. Gounon, les comptes 2005 seront “évidemment largement déficitaires car basés sur l’ancienne structure de la dette”, tandis que ceux de 2006 seront “très satisfaisants”.

Les autorités de marché pourront alors examiner la reprise de la cotation de l’action d’Eurotunnel, suspendue depuis mai 2006 sur les Bourses de Londres et de Paris, au cours de 44 centimes d’euros.

Ce sont les quelque 800.000 actionnaires actuels qui seront ensuite sollicités. Ils se verront proposer d’échanger leurs titres contre des actions du nouveau Groupe Eurotunnel, via une offre publique d’échange (OPE) que la direction espère lancer “fin février, début mars”.

Tout en affirmant être certain du soutien des actionnaires, le PDG Jacques Gounon les a appelés à “apporter massivement leurs titres” à l’OPE.

Certains s’estiment lésés par une restructuration qui risque de leur laisser une portion congrue du capital, alors même qu’ils ont perdu beaucoup en pariant sur un titre dont la valeur s’est effondrée en Bourse.

Plusieurs associations d’actionnaires d’Eurotunnel ont demandé lundi des explications supplémentaires à la direction du groupe sur les modalités de mise en oeuvre du plan de sauvegarde, en particulier sur le montant de rachat des obligations.

Une assemblée générale des actionnaires sera convoquée “au deuxième trimestre” pour approuver les comptes de l’entreprise, a annoncé le PDG.

Au final, le groupe compte avoir mis en oeuvre les modalités du plan de sauvegarde à la fin du premier semestre.

 15/01/2007 19:58:01 – © 2007 AFP