[16/01/2007 16:42:31] BRUXELLES (AFP) A l’heure où les constructeurs français bataillent pour relancer leurs ventes de voitures en Europe, l’allemand Volkswagen et surtout l’italien Fiat ont affiché en 2006 d’excellentes performances dans un marché peu dynamique. Selon les chiffres publiés mardi par l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), les immatriculations de voitures neuves en Europe ont progressé de 0,7% en 2006, pour atteindre 15.364.997 unités, après une baisse de 0,7% en 2005. Sous le vocable Europe, l’association comprend en fait 26 pays: les 25 Etats membres de l’UE moins Chypre et Malte, mais plus les trois pays de l’AELE (Norvège, Suisse et Islande). Le marché automobile européen est aujourd’hui saturé et les constructeurs éprouvent de grandes difficultés à trouver de nouveaux relais de croissance. Les capacités de production se déplacent vers l’Est du Vieux Continent, à la recherche de coûts réduits et de nouveaux horizons commerciaux. La hausse de 0,7% enregistrée en 2006 est principalement due au dynamisme du marché allemand (+3,8%), qui tant en novembre qu’en décembre a connu un boom de ses ventes de 18%. Les consommateurs allemands ont en effet anticipé la hausse de la TVA, passée le 1er janvier de 16% à 19%. Le groupe Volkswagen, qui a multiplié les coupes claires dans ses effectifs pour redresser une productivité très dégradée, a été le premier à bénéficier de cet engouement, avec une part du marché européen passant de 19,4% en 2005 à 20,3% en 2006. En 2006, ses immatriculations de voitures neuves (marques VW, Audi, Seat, Skoda) ont ainsi progressé de 5,3%, à 3.111.855 unités. L’italien Fiat, au bord du gouffre au tournant du siècle, a connu un retour de fortune encore plus remarquable en 2006, avec un bond de 17% de ses ventes (marques Fiat, Alfa Romeo, Lancia) à 1.156.152 unités. Sa part de marché est dorénavant de 7,5%, contre 6,5% un an plus tôt. Le marché italien a tout naturellement suivi, avec des ventes en croissance de 3,8% en 2006. Selon Paul Newton, consultant chez Global Insight, Fiat doit notamment ce succès à la nouvelle Panda, petite citadine commercialisée fin 2003.
Selon lui, l’interrogation à présent est de savoir si la Grande Punto, locomotive de la marque Fiat, rencontrera le même succès en 2007 que depuis son lancement. Autre constructeur performant en 2006: le japonais Toyota, qui avec quelque 900.000 unités vendues en Europe, a enregistré une progression de 9,7% en 2006, grâce à des efforts sur le design. Face à leurs rivaux, les fabricants français sont restés à la peine en Europe, qui constitue pourtant leur principal marché. En 2006, les ventes du premier constructeur français, PSA (marques Peugeot et Citroën), ont ainsi baissé de 2,1% par rapport à 2005, à 2.019.540 unités. Pour Renault (marques Renault et Dacia), la claque a été encore plus retentissante, avec une chute de 11%, à 1.324.119 unités. En termes de part de marché, celle de PSA est passée de 13,5% en 2005 à 13,1% en 2006, tandis que celle de Renault a chuté de 9,8% à 8,6%. Chez Renault, on ne se montrait guère surpris mardi: “nous attendions cette baisse en Europe”, a ainsi réagi un porte-parole. Il y a quinze jours, le groupe avait déjà qualifié 2006 d'”année de transition”. Il expliquait ce recul par une concurrence “plus féroce” que prévue, l’absence de nouveaux modèles, ainsi que par une “politique commerciale sélective” qui privilégie la rentabilité sur les volumes. Renault attend une reprise des ventes au second semestre 2007 avec le lancement des nouvelles générations de la Twingo à l’été, puis de la Laguna à l’automne. PSA pour sa part, espère profiter en 2007 de la montée en puissance de ses deux nouveaux modèles, la Peugeot 207 et la Citroën C4 Picasso. |
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