[16/01/2007 18:26:00] PARIS (AFP) Après VirginMega lundi, l’un de ses principaux concurrents, Fnacmusic, le site internet de téléchargement de musique de la Fnac, a annoncé mardi la mise en vente de 150.000 morceaux au format MP3, rouvrant le débat sur la protection des fichiers musicaux numériques. Dans un marché très concurrentiel, où aucun modèle économique pérenne n’a encore été trouvé et où chaque acteur épie les initiatives des autres, ces annonces ont pour but de marquer les esprits avant l’ouverture du 41e Midem ce week-end à Cannes. C’est aussi un coup de griffe porté au leader du marché Apple, puisque les MP3 disponibles sur VirginMega et Fnacmusic pourront être lus sur tous les baladeurs, dont les iPod de la firme à la pomme. Un utilisateur d’iPod ne peut normalement lire que des fichiers achetés sur iTunes, le site d’Apple, ou des MP3 qu’il s’est procuré gratuitement sur des sites d’échange P2P, une solution considérée comme du piratage par l’industrie du disque. En cause, les DRM (“Digital Rights Management”), ou MTP (“Mesures techniques de protection”), verrous de sécurité dont les fichiers MP3 sont dépourvus. Leur fonction est de vérifier si le consommateur a le droit d’écouter un morceau acheté sur internet, de fixer le nombre de copies qu’il lui est permis de faire et de surveiller les transferts vers les différents appareils numériques (baladeur, ordinateur…). Or, l’absence de compatibilité entre les différents types de matériels est souvent vue comme l’un des obstacles majeurs à l’explosion de la vente de musique en ligne. “Ces protections (…) ne répondent pas aux besoins du consommateur, qui se détourne au final du téléchargement légal”, a estimé le directeur général de Fnac.com, Frank Leprou, dans un communiqué. En 2006, la musique numérique (internet et téléphonie mobile) n’a représenté que 5% des ventes de musique. De plus, la vente de musique sur internet ne se monte qu’à un tiers des ventes numériques, deux fois moins que la téléphonie. Comme VirginMega, Fnacmusic a conclu un accord avec plusieurs labels indépendants pour mettre son offre sur pied, dont l’un des plus importants, V2. Des morceaux d’artistes comme Anaïs, Bloc Party, Isabelle Boulay, The Rakes, The White Stripes, Franz Ferdinand et Miossec, ainsi que les derniers albums de Henri Salvador et Jean-Louis Murat seront disponibles au téléchargement payant au format MP3 sur ces plate-formes. On ne trouvera en revanche sous ce format non protégé aucun titre émanant de multinationales (“majors”) du disque. Car celles-ci n’entendent pas pour l’heure renoncer aux DRM, qui sont selon elles un moyen de lutte contre le piratage. Leur légalisation figure dans la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins (DADVSI) d’août 2006. “Il ne faut pas systématiser (la suppression des DRM), mais ça peut être une piste”, a concédé mardi le président de la branche française de la “major” Sony-BMG. Pour autant, il estime que la responsabilité incombe d’abord aux industriels de l’informatique, qui doivent rendre leurs appareils compatibles : “Ce n’est pas aux artistes et aux producteurs de prendre des risques (en ôtant les protections sur leurs fichiers) à la place d’Apple et de Microsoft”. Dans un communiqué, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir s’est félicitée de l’accord entre les deux plateformes et des labels indépendants et a demandé aux autres producteurs de faire de même. Selon elle, les DRM sont une “calamité pour les consommateurs et le développement du marché de la musique en ligne”. |
||
|