[16/01/2007 18:30:02] PARIS (AFP) Safran resserre les boulons dans la téléphonie mobile et dans sa branche défense-sécurité, les deux “mauvaises surprises” de 2006, pour accroître la croissance et la rentabilité du groupe tirées par ses ventes de moteurs d’avion. Le président du directoire, Jean-Paul Béchat, a qualifié mardi les 11,256 milliards d’euros de chiffre d’affaires 2006 du groupe (+6,4%) de “bon signal”, “encourageant” par rapport à l’avertissement sur résultat de la mi-décembre. Mais il n’a pas relevé sa prévision de marge opérationnelle – environ 4% pour 2006 -, alors qu’il misait sur 5,5% à 6% avant l’avertissement. Ces informations ont été saluées par un envol du titre, qui a progressé un moment de 7% à la Bourse de Paris avant de clôturer à 18,03 euros en hausse de 4,83%, en raison notamment d’un nouveau record de ventes de moteurs d’avions civils CFM56 en 2006 et de 1.200 livraisons attendues en 2007 contre un millier environ l’an dernier. Au lendemain de la prise de fonction de Francis Mer comme président du conseil de surveillance, M. Béchat n’a pas commenté la “guerre des chefs” qui a conduit l’Etat actionnaire principal (30,8%) à faire appel à l’ancien ministre de l’Economie (2002-2004) pour pacifier le groupe. L’ancien patron du motoriste Snecma a en revanche reconnu que les difficultés du groupe avaient provoqué des “tensions”. Il a rappelé que les “mauvaises surprises” étaient venues des branches issues de l’électronicien Sagem lors de la fusion de mai 2005 avec Snecma alors que celles issues du motoriste sont en bonne santé. Pour atteindre l’objectif, non encore chiffré, de croissance du chiffre d’affaires et des résultats en 2007, M. Béchat a mis l’accent sur les efforts engagés dans les deux branches en difficulté. Il a assuré que “la téléphonie mobile n’est pas en vente”, mais a confirmé une “inflexion stratégique” menée avec le directeur de la branche Xavier Lagarde (ex-Sagem), “stoppant la course à la taille”. En 2006, les ventes en volume se sont maintenues autour de 17,2 millions d’unités (-1%) mais ont reculé de 12% en valeur en raison de la chute des prix, alors que les activités haut débit (notamment les décodeurs et box) ont progressé de 19%. Désormais, Safran mise sur l’image de qualité des mobiles Sagem pour dégager des marges en concentrant son offre vers les grands opérateurs et en réduisant “les ambitions géographiques et les dépenses de développement”, selon M. Béchat. “Ce nouveau modèle sera-t-il suffisant? En tout cas, on va essayer”, a-t-il ajouté. La branche défense-sécurité (drones, biométrie, monétique) a vu son chiffre d’affaires 2006 progresser de 1,5% à périmètre constant, mais M. Béchat a affirmé qu’au milieu de l’année dernière, “son économie était à la dérive”. “Avec une perte de 44 millions au premier semestre contre un bénéfice de 50 millions envisagé, il manquait 100 millions (…), on a changé d’équipe, on remet de l’ordre dans la gestion”, a-t-il souligné en faisant part de “perspectives intéressantes”. Le licenciement de l’ex-patron de Sagem DS Jacques Paccard, en novembre, “a déclenché une tempête médiatique”, a estimé M. Béchat, qui avait alors été accusé de “chasse aux sorcières” par des proches des anciens dirigeants de Sagem. Avec la découverte “d’écritures inexpliquées” dans les comptes de Sagem DS, qui avait contribué à l’avertissement sur résultat, cette affaire a marqué le point culminant des dissensions qui ont conduit à remplacer le président du conseil de surveillance Mario Colaiacovo (ancien Sagem) par Francis Mer et à programmer pour septembre 2007 le départ de M. Béchat (ancien Snecma). “Nous sommes très fiers de travailler avec Francis Mer, ce sera en parfaite harmonie, mais cela n’enlève rien aux responsabilités du directoire qui assure la direction opérationnelle du groupe”, a tenu à préciser M. Béchat. |
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