[17/01/2007 09:43:16] PARIS (AFP) L’avionneur européen Airbus devrait essuyer une perte en 2006 en raison des retards de l’A380 et de son plan de restructuration, ce qui promet de plomber les résultats de sa maison mère EADS. “Alors que la préparation des comptes consolidés 2006 d’EADS se poursuit, la direction d’EADS estime que la division Airbus réalisera probablement un EBIT (résultat d’exploitation, NDLR) négatif sur l’ensemble de l’exercice”, a annoncé mercredi le groupe européen d’aéronautique et de défense dans un communiqué. Une mauvaise nouvelle supplémentaire pour le constructeur aéronautique, en passe d’être détrôné par son rival américain Boeing pour le nombre de commandes en 2006. Airbus doit publier son bilan commercial mercredi en matinée. Selon EADS, des charges exceptionnelles “liées à des compensations accordées à certains clients, des dépréciations d’actifs ou des impacts financiers de Power 8 (le plan de restructuration d’Airbus, NDLR), préalablement attendus en 2007 et au-delà, pourraient être anticipées dès 2006”. “EADS travaille toujours sur le plan de restructuration” d’Airbus destiné à économiser 2 milliards d’euros par an à l’horizon 2010, et dont les détails doivent être révélés courant février par le PDG d’Airbus, Louis Gallois, a seulement commenté un porte-parole d’EADS, sans précision chiffrée. Par ailleurs, “des coûts supplémentaires non planifiés sur l’A380 pourraient également être reconnus”, fait valoir EADS. Le groupe avait déjà inscrit en novembre une charge d’un milliard d’euros au titre des retards de l’A380 dans ses comptes du troisième trimestre, les faisant plonger dans le rouge. La maison mère d’Airbus ajoute toutefois qu’au niveau du groupe, “la contribution positive estimée des autres divisions, dont les résultats sont conformes aux attentes, devrait à peu près contrebalancer l’impact négatif de l’EBIT estimé d’Airbus en 2006”. EADS publiera ses résultats annuels le 9 mars. A la Bourse de Paris, vers 09H00 GMT, le titre EADS lâchait 2,60% à 25,07 €, dans un marché quasi-stable. Selon une note d’analyse de CM-CIC, Airbus pourrait essuyer une perte opérationnelle de 1,7 milliard d’euros au quatrième trimestre, après un bénéfice de 1,14 milliard sur les neuf premiers mois de l’année. Confronté à d’importants problèmes de production, l’avionneur a dû admettre l’an dernier que son avion géant A380, un programme de quelque 12 milliards d’euros destiné à briser le monopole du Boeing 747, serait livré avec près de deux ans de retard, l’obligeant à prévoir de verser à ses clients de lourdes compensations financières. En conséquence EADS, qui prévoyait début 2006 de générer un bénéfice d’exploitation annuel compris entre 3,2 et 3,4 milliards d’euros, a abandonné cet objectif en octobre, en prévenant que les déboires d’Airbus auraient un impact négatif de 4,8 milliards d’euros sur ses comptes entre 2006 et 2010. Plombé par les problèmes d’industrialisation de son avion géant, la déroute commerciale du quadriréacteur A340 et le lancement industriel tardif de son futur long-courrier A350 XWB, censé concurrencer le 787 de Boeing, Airbus a perdu des parts de marché en 2006, en particulier dans les long-courriers, au profit de son rival Boeing, repassé en tête dans la course mondiale aux commandes. L’américain affiche sur 2006 un niveau record de 1.044 commandes nettes contre un chiffre estimé de 744 pour Airbus. |
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