[17/01/2007 10:36:24] PARIS (AFP) Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire le 8 janvier concernant des soupçons de corruption à l’égard de Total dans l’exploitation et la commercialisation de pétrole au Cameroun, écrit mercredi Le Figaro. “Le lundi 8 janvier, le procureur de la République de Paris a lancé une enquête préliminaire pour +corruption d’agents publics étrangers+ visant l’exploitation et la commercialisation du pétrole camerounais”, selon le quotidien. Le Figaro ajoute que, dans un rapport remis à la Chancellerie, les services du procureur concluent que cette enquête “est susceptible de mettre en cause la société Total”. Les investigations ont été lancées à la suite d’une dénonciation de Tracfin, la cellule antiblanchiment du ministère de l’Economie et des finances, poursuit Le Figaro. Interrogée par l’AFP, une porte-parole de Total a déclaré que le groupe ne souhaitait faire “aucun commentaire” à ce sujet. “Nous l’avons appris par voie de presse et nous n’avons rien à en dire”, a-t-elle ajouté. Cette nouvelle enquête visant la corruption internationale fait suite à l’information judiciaire déjà ouverte en décembre par le parquet de Paris pour “abus de bien sociaux” et “corruption d’agents publics étrangers” liée à un contrat gazier en Iran. L’instruction a été confiée aux juges du pôle financier Philippe Courroye et Xavière Simeoni, et concerne un contrat signé en 1997 par Total avec la société pétrolière nationale iranienne NIOC pour l’exploitation d’un champ gazier appelé South Pars. Dans cette affaire, des fonds retrouvés en Suisse auraient été versés par des dirigeants du pétrolier français de façon illicite entre 1996 et 2003 en vue de s’assurer l’obtention du marché gazier iranien. Total n’a pas non plus souhaité faire de commentaires à ce sujet, jugeant qu’il n’y avait “rien de nouveau”. Par ailleurs, Total et certains de ses dirigeants sont déjà la cible depuis 2002 d’une affaire d'”abus de biens sociaux” également instruite par M. Courroye. Des flux financiers issus du groupe pétrolier auraient été destinés à favoriser l’obtention de marchés à l’étranger et en particulier en Irak. Dans ce dossier, élargi à des faits de “corruption”, le magistrat a mis au jour en 2005 l’affaire “pétrole contre nourriture” en France dans laquelle il a découvert que des Français étaient susceptibles d’avoir touché des commissions dans le cadre de violations de l’embargo onusien sur le pétrole imposé à l’Irak entre 1996 et 2003. Comme l’indiquait récemment l’AFP, l’intermédiaire présumé pour le compte du groupe pétrolier français Total dans l’obtention illicite de pétrole en Irak, Jean Caillet, a été mis en examen le 28 décembre par le juge Philippe Courroye, avant d’être placé en détention provisoire. |
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