[17/01/2007 20:17:22] PARIS (AFP) Alors que la hausse des prix de l’immobilier ralentit depuis quelques mois, certains n’hésitant pas à annoncer un krach, les notaires notent une stabilisation dans les transactions mais récusent l’idée d’un effondrement du marché. Etabli avec l’Insee, l’indice des prix de l’immobilier des notaires publié mercredi fait apparaître, pour les appartements anciens, une hausse de 12,2% en évolution annuelle au troisième trimestre 2006, contre 16,2% en 2005. Pour les maisons, la hausse est de 10% contre 13,4% l’année précédente. “Nous sommes dans un processus de stabilisation des prix”, a affirmé Me Catherine Carely, tout en reconnaissant que “le ralentissement est moins important que nous ne l’avions prévu”. Alain Jacquot, chef de la division logement de l’Institut national de la statistique, a précisé que les prix avaient été “multipliés par deux depuis 1998”, augmentant légèrement plus en province (97%) qu’à Paris (92%). Les chiffres de 2006 marquent “un ralentissement confirmé”, a-t-il dit, tout en soulignant que “le rythme de croissance reste très élevé”. Les chiffres des notaires montrent une différence assez nette avec ceux annoncés la semaine dernière par la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), qui faisait état d’une hausse de 7,1% contre 10,4% en 2005 et 15,4% en 2004. “Nous sommes agacés par ce qui peut être dit ici et là”, a dit Me Pierre Bazaille, qui a accusé la multiplicité des données par les différents acteurs de “brouiller l’appréciation du consommateur”. Autre sujet d’agacement des notaires, les annonces de krach immobilier comme l’a fait l’étude Precepta (Xerfi) qui prédisait la semaine dernière une chute des prix de l’immobilier de 25% à l’horizon 2010. “Il y aura décélération de la hausse”, a indiqué Me Bazaille, mais “pas de krach prévisible”. La situation est très variable selon les régions, et “dans des villes comme Paris, Nice et Grenoble on ne voit pas comment les prix pourraient baisser en raison du manque de foncier”, a-t-il ajouté. Outre les prix records du m2 à Paris et dans les stations de montagne, les les notaires relèvent que les étrangers achètent de plus en plus d’immobilier en France. En 2006, une vente sur 20 a été réalisée avec un étranger, contre une sur 40 en 1998. Les Britanniques sont les plus nombreux, mais leur proportion baisse: de 41% des acheteurs étrangers en 1998, ils n’étaient plus que 32% l’an dernier. En outre, l’arrivée de lignes aériennes low-cost dans certains aéroports de province et la mise en route prochaine du TGV-Est ont fait sensiblement monter les prix. D’autre part, le jour de la présentation en conseil des ministres du projet de loi sur le logement opposable, les notaires ont indiqué qu’il “convenait d’être vigilants sur les solutions”. “Un regard statistique serait incomplet”, a déclaré Me Bernard Reynis, président du Conseil supérieur du notariat, en affirmant que “des solutions existent, pas toujours spectaculaires mais efficaces”. Il a suggéré des aides accrues pour permettre la réhabilitation de logements qui ne sont plus aux normes et apporter de meilleures garanties pour les petits propriétaires bailleurs. Pour sa part, Me Bazaille a évoqué de récentes mesures prises par le gouvernement comme la possibilité de différer l’achat du foncier par rapport au bâti. |
||
|