Les caisses sociales devront-elles
devenir des institutions financières de premier plan, contribuer à
l’investissement, entrer en Bourse et tout le bataclan ? Oui, sans la moindre
hésitation… à condition de tirer les conclusions des erreurs des autres pays
qui nous ont précédé dans ce domaine et de fixer, dès le début, une sorte de
Code de conduite qui nous permette de tirer le meilleur de cette option tout
en évitant les accidents de parcours.
Il faut dire qu’au moment où nous commençons à observer la mise en place
progressive de la réforme de l’assurance maladie en Tunisie, chacun
d’entre nous accorde une pensée aux caisses sociales (CNRPS et CNSS) car
cette réforme, en plus de s’inscrire dans l’ordre des choses et dans la
logique de perfectionnement des structures de notre pays, poursuit également
le but d’anticiper les tendances dangereuses liées à ce dossier. La
principale étant le phénomène progressif d’inversement de tendance où le
taux des actifs (en gros, ceux qui payent les cotisations) se trouve en
baisse et où le taux des passifs (en gros, les retraités) ne cesse de
monter.
Tout le monde sait que nous sommes là en face de facteurs démographiques
liés aux grandes tendances de la population tunisienne qui sont à l’origine de
ce constat mais ce n’est qu’une maigre consolation, car le résultat est
inéluctable : les caisses sociales vont lentement mais sûrement vers le
déséquilibre. Mais alors, que faire ?
La solution est connue de tous. Il s’agit de transformer radicalement les
caisses sociales en institutions financières avec tout ce que cela implique
en matière de standards de gestion. Sous d’autres cieux, ces institutions
existent déjà depuis très longtemps sous le nom de ‘’Fonds de pension’’ à
telle enseigne qu’il est de tradition que les caisses sociales soient aussi
des investisseurs actifs.
Cela fait des années que de nombreux observateurs tiennent ce discours en
Tunisie et nous sommes également convaincus qu’il n’est point de
perspectives pour la CNRPS et la CNSS si elles ne deviennent pas pleinement
‘’actives’’ sur le marché. Il y a cependant quelques réserves qui prennent
leurs racines dans le fait, également connu de tous, que les Fonds de
pension dans le monde occidental ont été périodiquement secoués de crises,
par exemple pour s’être aventurés plus que de raison dans des
investissements passablement hasardeux.
Les caisses sociales devront-elles
