Allianz poursuit sa mutation en groupe européen avec l’absorption des AGF

 
 
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Michael Diekmann, le patron du groupe Allianz, le 16 mars 2006 à Munich (Photo : Timm Schamberger)

[18/01/2007 14:09:21] FRANCFORT (AFP) Le bancassureur allemand Allianz a franchi une nouvelle étape jeudi dans sa transformation en un vaste groupe intégré européen, avec l’annonce du rachat complet de sa filiale française AGF pour 9,8 milliards d’euros.

Quelques mois à peine après avoir fini l’intégration totale de sa filiale italienne Riunione Adriatica di Sicurta (RAS), le groupe bavarois a décidé de répéter l’opération, cette fois-ci en France, son autre grand marché européen. AGF représente 16,3% des primes du groupe dans l’assurance vie et santé et 20,4% dans l’assurance dommages.

Allianz propose 87,50 euros en numéraire, plus 0,25 action Allianz, (dividende compris) par titre AGF, pour s’emparer des 42,4% qu’il ne détient pas encore. L’offre valorise chaque titre AGF à 126,43 euros, soit une prime de 19,1% comparé à la moyenne du cours du titre sur six mois, selon un communiqué du groupe allemand.

Une offre “accueillie favorablement” par la direction d’AGF, a indiqué cette dernière séparément.

Le bancassureur bavarois va aussi s’emparer des 9% qu’il ne possède pas encore dans sa filiale d’assurance vie en Allemagne, Allianz Lebensversicherung, à raison de 750 euros en cash par titre. Un rachat de l’assureur-crédit Euler Hermes n’est en revanche pas au programme.

Le but affiché: continuer la simplification des structures du groupe, doté depuis l’an dernier du statut de Societas Europaea et qui a complètement restructuré ses activités en Allemagne.

“En transformant Allianz en Société européenne, nous avons clairement démontré que l’Europe est notre marché domestique. Le rachat du flottant d’AGF et d’Allianz Leben constitue donc la suite logique de l’intégration de RAS dans Allianz”, commente son patron, Michael Diekmann.

Pour acquérir la part minoritaire d’AGF, sa maison mère va débourser 9,8 milliards d’euros, dont 3 milliards en action et 6,8 milliards en numéraire. A cela s’ajoute 700 millions pour Allianz Leben. Le tout financé grâce aux ressources propres du groupe.

Le rachat d’AGF intervient alors que l’action flirte avec des niveaux records. A la Bourse de Paris, elle prenait 1,60% à 126,70 euros vers 11H45 GMT.

Le directeur financier d’Allianz, Paul Achleitner, s’est défendu lors d’une conférence de presse téléphonique d’avoir payé le prix fort. “Le cours AGF reflète la valeur de la société”, selon lui. Surtout, Allianz dispose aujourd’hui de la force de frappe financière nécessaire, ce qui n’était pas le cas il y a un an, a-t-il poursuivi.

Ses caisses sont en effet pleines. Le groupe table pour 2006 sur un bénéfice net compris entre 6 et 6,5 milliards d’euros, un nouveau record après 4,38 milliards en 2005.

Ces acquisitions n’auront pas d’incidence sur le dividende, selon M. Achleitner. Allianz prévoit de verser pour 2006 plus que les 2 euros par action payés l’année précédente.

Le groupe donnera plus de détails au moment où l’offre sera officiellement déposée, vraisemblablement le 22 février, dans tous les cas d’ici la fin du mois prochain, a-t-il poursuivi. Il s’est déjà voulu rassurant: il n’y aura pas de conséquences pour les équipes dirigeantes ni pour les salariés. Concernant le maintien de la marque AGF, la question n’est en revanche pas encore tranchée, a fait savoir son PDG Jean-Philippe Thierry, lors de la conférence téléphonique.

Pour être certain de détenir au final 100% d’AGF, Allianz a prévu de recourir à une procédure dite de rachat forcé (squeeze out) s’il atteint le seuil suffisant, et sinon à une fusion transfrontalière.

A la Bourse de Francfort, le titre Allianz reculait de 0,87% à 152,87 euros dans un marché en hausse.

 18/01/2007 14:09:21 – © 2007 AFP