Bruxelles se prépare à relever ses prévisions économiques pour la zone euro

 
 
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Les pays de la zone euro

[18/01/2007 14:29:16] MADRID (AFP) La Commission européenne a laissé entendre jeudi qu’elle allait relever ses prévisions de croissance pour la zone euro, pour 2006 et 2007, alors que l’Allemagne retrouve son rôle de locomotive et que les prix du pétrole ont perdu près de 15% depuis le début de l’année.

“La zone euro va terminer 2006 avec une croissance de 2,6%, si ce n’est un peu plus”, a déclaré le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, lors d’un discours prononcé à Madrid.

Et “nous aurons en 2007 une croissance presque identique à celle de 2006”, a-t-il ajouté, s’attendant en outre à une forte baisse des déficits publics.

Jusqu’ici, la prévision officielle de croissance de la Commission pour la zone euro était juste de 2,6% pour 2006 et 2,1% pour 2007.

“L’économie européenne traverse une phase très positive” et “le profil de 2007 laisse présager une poursuite” de la reprise, a-t-il déclaré.

Mercredi, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), l’Espagnol Rodrigo Rato, s’était déjà montré optimiste. “La croissance en zone euro a été juste au-dessus de 2,5% en 2006 et elle sera légèrement supérieure à 2% par an tant en 2007 qu’en 2008”, avait-il pronostiqué.

M. Almunia justifie notamment son enthousiasme par la situation de l’Allemagne, qui a renoué en 2006 avec une croissance forte, au plus haut depuis 2000, à 2,5%, et dont l’économie ne semble pas à ses yeux souffrir du relèvement de TVA opéré le 1er janvier.

“Les menaces induites par l’augmentation de la TVA en Allemagne ont été apparemment surestimées”, a déclaré M. Almunia. La Taxe à la valeur ajoutée (TVA) est passée de 16% à 19% le 1er janvier.

“Il ne semble pas que, aussi bien en termes de croissance ou d’inflation, nous allons subir les effets auxquels nous nous attendions il y a peu”, a estimé M. Almunia.

Le ministre français de l’Economie, Thierry Breton, a déclaré jeudi que son gouvernement serait “attentif à ce qui se passe actuellement en Allemagne, où le gouvernement (…) a décidé d’abaisser la pression fiscale sur le travail en réduisant les charges sociales, et de financer cette mesure par un surcroît de taxation de la consommation”, laissant entendre qu’il pourrait s’en inspirer.

Louangeur pour l’Allemagne, M. Almunia l’a été aussi pour la France, relevant qu’elle “a corrigé son déficit excessif”.

Le déficit de l’Etat français a atteint environ 36,5 milliards d’euros en 2006, grâce à des plus-values fiscales de 10 milliards d’euros, ce qui pourrait permettre à la France de ramener son déficit public à 2,6% du PIB, a ainsi déclaré jeudi Thierry Breton.

Alors que les prix du pétrole ont fortement baissé depuis le début de l’année grâce à l’hiver clément dans l’hémisphère nord, M. Almunia a aussi tenu à tempérer les craintes inflationnistes. Un appel du pied à la BCE pour qu’elle ne remonte pas trop ses taux d’intérêt, ce qui pourrait peser sur l’activité.

“S’il n’y a pas de tensions sur les prix du pétrole” et “s’il n’y a pas d’ajustements du point de vue des négociations salariales, nous pouvons écarter les craintes” inflationnistes pour 2007.

“Le prix du baril ne semble pas avoir de raisons économiques pour remonter à ses niveaux d’il y a quelques mois”, lorsque la guerre au Liban lui avait fait atteindre des sommets, a estimé M. Almunia.

En outre, concernant l’euro, M. Almunia a soutenu que la monnaie unique “nous protégeait” de l’inflation et qu’il n’y avait “pas d’inquiétudes particulières” sur son niveau élevé.

Il a toutefois admis que l’Europe pourrait être “victime d’une correction brutale des déséquilibres mondiaux”, au premier chef le déficit extérieur américain et les importantes réserves de changes asiatiques.

 18/01/2007 14:29:16 – © 2007 AFP