Le pétrole a chuté sous 50 dollars à New York, en réaction à la hausse des stocks

 
 
SGE.JNX28.180107205748.photo00.quicklook.default-245x162.jpg
Le complexe pétrolier de Komé au Tchad, le 10 octobre 2003 (Photo : Desirey Minkoh)

[18/01/2007 20:59:56] NEW YORK (AFP) Le pétrole a fait jeudi une incursion sous le seuil symbolique de 50 dollars le baril pour la première fois depuis mai 2005, en réaction à la forte et surprenante hausse des stocks de brut américains.

Vers 19H15 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en février est tombé à 49,90 dollars, son plus bas niveau depuis mai 2005.

Les cours ont clôturé en baisse de 1,76 dollar, à 50,48 dollars le baril.

A Londres, sur l’IntercontinentalExchange (ICE), le baril de Brent de la mer du Nord a perdu 1,03 dollar à 51,75 dollars sur l’échéance de mars, après un plus bas niveau à 50,91 dollars en séance.

Les cours ont réagi à la publication de stocks de brut américains nettement supérieurs aux prévisions, après un début d’hiver exceptionnellement doux.

Selon le département américain de l’Energie (DoE), les réserves de brut ont progressé de 6,8 millions de barils pour atteindre 321,5 millions de barils (Mb) la semaine dernière, une hausse très supérieure aux attentes des analystes, qui tablaient sur une progression de 100.000 barils seulement.

Les stocks “ont eu un impact très baissier sur le marché”, a commenté Veronica Smart, analyste à l’Energy information centre (EIC).

Les réserves de produits distillés (diesel et fioul de chauffage) ont quant à elles progressé de 900.000 barils à 141,9 millions de barils, un peu moins que les attentes des analystes (1,35 million de barils). Elles restent en hausse de 3,6% sur un an et au-dessus de leur moyenne d’évolution pour cette période de l’année.

Enfin, les réserves d’essence ont augmenté plus que prévu, de 3,5 millions de barils, contre 2,2 millions attendu.

La demande en produits pétroliers, bien inférieure aux normales saisonnières, s’affiche en nette baisse sur un an. Avec des températures anormalement élevées pour la saison, les Américains ont consommé 20,2 millions de barils de pétrole par jour en moyenne lors des quatre semaines écoulées, soit 3,5% de moins qu’il y a un an.

“L’absence de temps froid a eu un effet très corrosif” sur la demande et sur les prix, a expliqué Kevin Norrish, analyste chez Barclays Capital.

Les cours ont perdu plus de 17% de leur valeur depuis le début de l’année à New York.

“L’accumulation des nouvelles baissières a entraîné une chute libre des cours depuis le début de l’année. Les investisseurs vont se poster entre 50 et 51 dollars, et certainement envisager de tester la résistance du plancher de 50 dollars”, a estimé Veronica Smart.

D’autres analystes s’attendent à voir les prix du brut remonter à court terme autour de 55 dollars le baril.

“Le fait que les cours soient tombés sous 50 dollars mais n’aient pas réussi à se maintenir sous ce seuil laissent penser qu’ils vont plutôt rebondir, surtout si le froid persiste”, a ainsi souligné Bill O’Grady, analyste d’AG Edwards.

Eprouvés par le climat dans l’hémisphère nord, les cours l’avaient aussi été par le refus de l’Arabie saoudite d’envisager des mesures d’urgence pour parer au déclin des prix.

L’Arabie saoudite, chef de file de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), s’est prononcée contre la tenue d’une réunion d’urgence du cartel avant le 15 mars, et contre des réductions supplémentaires de production. Ryad préfère attendre de voir l’effet qu’auront les deux baisses de production décidées en octobre et décembre, qui devraient retirer 1,7 million de barils par jour du marché (par rapport à leur niveau d’octobre) à partir de février.

 18/01/2007 20:59:56 – © 2007 AFP