[19/01/2007 20:17:39] VIENNE (AFP) La douceur inhabituelle de l’hiver dans l’hémisphère nord pèse sur la demande mondiale de pétrole, qui devrait moins progresser que prévu de l’avis de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) comme par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). L’Opep a abaissé sa prévision de demande mondiale pour 2007, laquelle devrait augmenter de 1,5%, contre 1,6% prévu précédemment, dans son rapport mensuel de janvier publié vendredi. “Le temps doux amortit la demande de pétrole avec une baisse prévue de la consommation de fioul domestique”, relève le cartel, qui a revu ses prévisions de croissance de 70.000 barils par jour à +1,25 million de barils par jour (mbj), soit un total annuel de 85,39 mbj contre 84,13 mbj en 2006. “Si la consommation de carburant pour les transports augmente, cela ne suffit pas à contrebalancer une moindre consommation de fioul domestique” à un moment où la consommation est normalement “à son plus haut”, note l’Opep. Pour 2006, le cartel qui produit 40% du brut mondial table désormais sur une demande globale en hausse de 1,0%, soit 800.000 barils par jour, contre 1,1% dans sa prévision du mois dernier. L’AIE – qui représente les principaux pays consommateurs – avait présenté des conclusions similaires la veille à Paris. Pour 2006, la demande mondiale devrait être de + 0,9% à 84,4 mbj, moins donc que la prévision du mois dernier de +1,1% (84,5 mbj). L’AIE a aussi abaissé sa prévision 2007 à + 1,6% contre 1,7%, à 85,8 millions de barils par jour, en raison notamment des températures anormalement clémentes pour la saison, d’une tendance à substituer le fioul par le gaz naturel, et de prévisions de croissance pour les Etats-Unis revues en baisse. La demande de pétrole des 30 pays développés de la zone OCDE – représentant en moyenne 60% de la consommation mondiale – a ainsi reculé en 2006 pour la première fois depuis 20 ans, de 0,6%. Un repli, certes marginal puisque l’Agence prévoit un léger rebond de 0,7% cette année, mais qui n’en reste pas moins symboliquement important. Les efforts d’économies d’énergie des pays développés (voitures moins gourmandes en carburant, etc.) semblent porter leurs fruits en contribuant à une certaine stabilisation de la demande. Le triplement des cours du brut dans le monde depuis 2002 a aussi eu un impact sur le comportement des consommateurs des pays riches. Toutefois, si la demande pétrolière tend à se stabiliser dans le monde développé, il n’en est rien dans les pays émergents comme la Chine ou l’Inde où la consommation de pétrole bondit du fait du rattrapage économique. Le directeur exécutif de l’AIE Claude Mandil vient d’ailleurs d’appeler jeudi la Chine à accroître son efficacité énergétique en soulignant que les tendances actuelles risquaient de mener à une situation “inacceptable”: “Si rien ne change, la consommation d’énergie y augmentera de plus de 50% entre 2005 et 2030 avec des énergies fossiles dominantes”. L’agence souligne que, paradoxalement, les récentes baisses de quotas de production de l’Opep – qui a décidé le 20 octobre de réduire sa production de 1,2 mbj, puis de 500.000 bj à partir du 1er février – ont eu un effet apaisant sur le marché, qui les a interprétées comme une preuve de capacités excédentaires. La récente baisse des cours du brut, à moins de 51 dollars (seuil le plus bas depuis vingt mois) il y a quelques jours, s’explique aussi par un tassement de la croissance de l’économie mondiale en 2007, estime l’Opep. Celle-ci devrait s’établir à 4,5% après 5,2% en 2006, en raison notamment de nets ralentissements aux Etats-Unis à 2,3% contre 3,3% en 2006 et dans la zone euro, à 2,1% contre 2,6% l’an passé. Cette croissance ralentie doit concerner également à un moindre degré les pays en voie de développement, qui continueront toutefois de porter 90% de la hausse de la demande mondiale de brut cette année, notamment en Chine, où la demande doit progresser de 6,4% en 2007, estime l’Opep. |
||
|