Hugo Chavez appelle le Mercosur à la lutte contre le “néo-libéralisme”

 
 
SGE.JXC43.190107193325.photo00.quicklook.default-245x173.jpg
Le président vénézuélien Hugo Chavez (d) discute avec ses homologues brésilien Luiz Inacio Lula da Silva (g) et chilien Michelle Bachelet à Rio de Janeiro, le 19 janvier 2007 (Photo : Vanderlei Almeida)

[19/01/2007 19:34:40] RIO DE JANEIRO (AFP) Le sommet des présidents du Mercosur à Rio de Janeiro a été marqué jeudi et vendredi par les appels du président vénézuélien Hugo Chavez à transformer cette communauté économique sud-américaine en un instrument politique continental de lutte contre le néo-libéralisme.

Vedette incontestée du sommet, M. Chavez a souhaité que le Mercosur, créé en 1991 par le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay, soit “décontaminé du virus néo-libéral”.

“En cette nouvelle ère s’impose le retour à la politique, à l’idéologie et non pas au marché”, a dit le président du Venezuela, nouvel adhérent du Mercosur depuis fin 2006.

“L’époque néo-libérale est terminée en Amérique latine. Nous ne permettrons pas qu’elle revienne”, a-t-il affirmé devant une assistance plus large que celle du Mercosur.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a reçu pendant deux jours dans le cadre somptueux du célèbre Copacabana Palace de Rio, outre les cinq pays membres du Marché commun du sud, plusieurs autres présidents d’Amérique latine invités: Bolivie, Chili, Colombie, Equateur, Surinam et Guyana.

La réunion a parfois pris les allures d’un forum polémique entre dirigeants d’une Amérique latine ayant connu les victoires récentes de plusieurs présidents se réclamant de la gauche, mais encore bien loin de l’entente parfaite.

On a ainsi vu le nouveau président bolivien Evo Morales s’en prendre à son hôte et allié brésilien en affirmant qu’il “n’est pas possible que la Bolivie continue à subventionner le gaz en faveur du Brésil”, une référence aux difficiles négociations en cours entre son pays et la compagnie nationale brésilienne Petrobras. “Quand Lula parle de solidarité c’est important”, mais ce que veut la Bolivie pour son gaz c’est “un prix juste”, a-t-il souligné.

Le même Evo Morales s’est lancé dans une attaque en règle contre le président colombien Alvaro Uribe: “En Colombie, sous prétexte de lutte contre le trafic de drogue, les Etats-Unis ont investi des millions et des millions, mais le pays continue de connaître un déficit budgétaire et un déficit commercial”.

En termes de résultats concrets, le bilan du sommet du Mercosur est modeste. Le président Lula a tenu à souligner que depuis sa création, les échanges au sein du Mercosur étaient passés de 4 milliards de dollars à 30 milliards en 16 ans.

Le bloc économique est toutefois confronté au problème de “l’asymétrie” entre pays membres, le géant brésilien et l’Argentine face aux deux “petits” que sont l’Uruguay et le Paraguay, tentés de mener des négociations bilatérales avec les Etats-Unis.

Mais le Brésil a dû renoncer à faire adopter une proposition visant à aider ces deux pays en leur accordant des conditions favorables à l’exportation, car l’Argentine s’y est opposée.

Le Mercosur va se contenter de mettre en route un Fonds de convergence structurelle (FOCEM) d’un modeste montant de 100 millions de dollars pour stimuler les économies du Paraguay et de l’Uruguay.

La demande d’adhésion de la Bolivie a été prudemment confiée à l’étude d’un groupe de travail qui a six mois renouvelables pour présenter ses propositions.

Il est vrai que cette demande était prématurée alors que les règles applicables au Venezuela, adhérent depuis fin 2006, n’ont pas encore été fixées. Le président Lula a insisté pour que ce processus qui va intervenir a posteriori, “soit achevé le plus brièvement possible”.

 19/01/2007 19:34:40 – © 2007 AFP