[21/01/2007 21:38:21] SOTCHI (AFP) La chancelière allemande Angela Merkel a demandé dimanche au président russe Vladimir Poutine davantage de fiabilité dans les fournitures d’énergie à l’Europe, mais elle est repartie de Sotchi (sud) sans avancées concrètes sur le statut futur du Kosovo. “Nous plaidons pour des relations de confiance dans les livraisons (de gaz et pétrole russes). C’est pourquoi il est important qu’on ait à l’avenir des échanges sur les difficultés qui peuvent exister” et “qu’on communique mieux”, a déclaré Mme Merkel au cours d’une conférence de presse commune. L’énergie était la question centrale de cette rencontre, deux semaines après une crise politico-commerciale entre la Russie et le Bélarus voisin, qui a conduit à l’interruption des livraisons de brut russe à l’Europe via l’oléoduc Droujba. La chancelière a insisté sur la nécessité de “mécanismes précis” de communication pour “éviter des tensions, des malentendus ou des déceptions” telles que celles survenues lors de la crise russo-bélarusse. M. Poutine, loin de faire son mea culpa sur cet incident qui a touché l’Europe très dépendante du gaz et pétrole russes, a défendu sa position dans la crise avec Minsk et estimé que Moscou avait toujours donné des gages de fiabilité. “Tout ce qu’a fait la Russie ces dernières années visait à créer des règles uniques de transparence et les conditions d’une coopération en Europe avec nos partenaires”, a-t-il affirmé. Il a assuré que la Russie voulait rester un partenaire énergétique fiable et qu’elle allait développer des routes alternatives de transport des ressources, “pour réduire sa dépendance” à l’égard de pays voisins –comme l’Ukraine ou le Bélarus– par lesquels passent des pipelines ou gazoduc.
“Nous allons accélérer notre travail dans la construction de systèmes de pipelines vers la côte du Pacifique, nous allons élargir la possibilité de transport des hydrocarbures au Nord, y compris au Nord-Ouest de la Russie”, a-t-il dit. Concernant un autre sujet de désaccord, Mme Merkel a relevé que le problème de l’embargo russe sur la viande polonaise n’était “pas réglé”, après des pourparlers cette semaine à Berlin, tout en constatant des avancées “pas à pas”. “Nous sommes prêts à ce que sur une base bilatérale, des partenaires des services compétents de Russie et de Pologne se mettent d’accord directement sur tout”, a répondu M. Poutine. En raison de cet embargo que la Pologne juge avant tout politique, Varsovie bloque l’ouverture de négociations sur un nouvel accord de partenariat UE/Russie, qui doit comporter un volet énergétique crucial pour les Européens. “Etant d’un naturel optimiste, j’espère que nous pourrons commencer les négociations (sur ce partenariat) sous la présidence allemande et que nous aurons avancé au sommet UE-Russie”, prévu le 18 mai à Samara (Russie), a expliqué la chancelière. Si les deux dirigeants sont apparus unis sur le Proche-Orient, Mme Merkel souhaitant relancer la médiation du Quartette (Etats-Unis, Russie, UE, ONU), M. Poutine a lancé un avertissement sur le Kosovo, province de Serbie à majorité albanaise, qui réclame son indépendance. “La Russie juge inacceptable d’imposer de l’extérieur une solution sur le statut du Kosovo (…) L’Europe n’a pas intérêt à ce qu’une des parties, disons Belgrade, se voit imposer une solution qui soit humiliante pour le peuple serbe”, a-t-il dit. Mme Merkel, mettant un point d’honneur à aborder des questions qui fâchent, a par ailleurs demandé à Moscou de ratifier un protocole additionnel à la Convention européenne des droits de l’Homme, ce que la Douma (chambre basse du Parlement russe) avait refusé en décembre. |
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