Une
nouvelle distinction pour la Tunisie à l’échelle mondiale. Elle vient d’être
classée sur un total de 157 pays au 69ème rang des «économies les
plus libérales» par
l’Index of Economic
Freedom 2007, publié mardi 16 janvier par la Heritage Foundation et Wall
street, un «think tank conservateur américain» assimilé à un temple du
néolibéralisme.
Très attendu par les investisseurs, ce classement, très apprécié dans le
monde des affaires, prend en compte un certain nombre de facteurs parmi
lesquels figurent la liberté des entreprises, la liberté fiscale, la liberté
commerciale, la liberté monétaire et vis-à-vis du gouvernement, la liberté
financière, la liberté d’investissement, la liberté face à la corruption, la
liberté en matière de droits de propriété et de travail.
Pour
les initiateurs de ce classement, dans une économie libérale de marché,
l’intervention de l’Etat est strictement limitée à ce qui est indispensable
pour son bon fonctionnement, d’où son rôle principal d’arbitre et de
promoteur. Ils estiment également que dans une économie libérale de marché,
il n’y a ni droite ni gauche; il n’y a que l’intérêt de tous.
Pour revenir au classement de la Tunisie, sur le plan qualitatif, le pays,
dont l’économie est libéralisée au taux de 61%, a enregistré une avancée
fort significative en passant, selon ce classement, du statut de pays
“essentiellement peu libéral” à pays “modérément libéral”.
Au niveau de l’Afrique du Nord, l’économie tunisienne est classée première
bien loin devant le Maroc (96ème), la Mauritanie (126ème),
l’Algérie (134ème) , l’Egypte (127ème), la Libye (155ème).
Le rapport de la Heritage Foundation
qualifie l’économie de la Libye de “réprimée” et celles du Maroc (96ème),
de la Mauritanie (126ème) et de l’Algérie (134ème)
d’”essentiellement peu libérales”.
Dans le monde arabe, la Tunisie se retrouve à la 6ème place. La première
place dans la région MENA est revenue au Bahreïn, classée 39ème
avec une économie libéralisée au fort taux de 68,4%. Ce pays est talonné
par la Jordanie (53ème), Oman (54ème) et le Koweït (57ème).
La Tunisie devance des pays arabes comme le Qatar (72ème), les
Emirats Arabes Unis (74ème), le Liban (77ème),
l’Arabie Saoudite (85ème) et la Syrie (134ème).
Ce rapport définit le niveau global de liberté économique dans la région de
MENA à 57,2 sur une échelle de 100 points. Autrement dit, le rapport ne
relève aucune économie “libérale” ou “essentiellement libérale” dans la
région.
Selon ce rapport, une économie est «essentiellement voire totalement
libérale» lorsque son taux de libéralisation varie entre 80 et 100%.
C’est le cas de trois pays d’Asie qui arrivent en tête des économies «les
plus libres». Premier de la liste, Hong Kong, pour la 13e année
consécutive, dont le «degré de liberté» est évalué à 89%, du fait de sa
faible fiscalité et de son marché du travail très flexible.
Singapour arrive en 2ème position (86%), suivi par l’Australie
qui s’est hissée du 9e au 3e rang, du fait d’une
nouvelle méthodologie de classement prenant également en compte les libertés
sur le marché du travail.
Quatre pays européens figurent parmi les 10 premiers : le Royaume-Uni,
l’Irlande, le Luxembourg et la Suisse. Les Etats-Unis occupent le 4e
rang.
Doctrine dominante, l’école libérale est la référence du monde des affaires
et de l’université. C’est sur les pas de Jean-Baptiste Say, lecteur d’Adam
Smith, que se propage et se développe le libéralisme économique. Il
deviendra la doctrine officielle.
Les propositions de Jean-Baptiste Say conduisent à élargir les libertés
économiques -liberté d’entreprendre, liberté de la propriété et des
échanges- en réduisant autant que possible les interventions de l’Etat. Il
faudra attendre 1936 pour que John Maynard Keynes réfute la loi des
débouchés, formulée par Say.