Selon M. Theodore Ahlers,
directeur du département Maghreb à la Banque mondiale, «une grande part de
la réussite de l’agriculture se doit aux sacrifices du consommateur et du
contribuable tunisiens».
Le responsable de la
Banque mondiale, qui intervenait lundi 22 janvier, à Tunis, lors de la
présentation d’une étude stratégique sur le secteur agricole, estime que «la
protection commerciale maintient les prix alimentaires à un niveau très
élevé et équivaut à une augmentation de 4% du coût de la vie».
Pour lui, «les
contribuables doivent payer 170 millions de dinars par an pour la
compensation des prix, dont la plupart sont destinés aux agriculteurs ayant
de grosses exploitations».
Il en coûte, à ses yeux,
quatre fois le PIB par habitant pour préserver un emploi dans les cultures
céréalières au moyen de la protection des échanges et du soutien des prix.
M.Ahlers pense également
que la croissance du secteur agricole est faussée. Elle ne suivrait pas la
compétitivité. 40% de la croissance agricole se rapportent à des produits
qui coûtent plus cher à produire qu’à importer, ce qui signifie une perte
nette pour l’économie.