[23/01/2007 16:13:42] ROTTERDAM (AFP) Le numéro un mondial de l’acier Arcelor Mittal va pouvoir garder le contrôle de sa très rentable filiale canadienne Dofasco après une décision mardi de la justice néerlandaise, un cuisant revers pour le rival allemand ThyssenKrupp. En décembre, le conglomérat allemand avait engagé une procédure judiciaire en référé contre Mittal pour le forcer à se retourner judiciairement contre la fondation néerlandaise qui détenait et bloquait la vente de Dofasco à ThyssenKrupp. L’aciériste canadien, très rentable, avait été racheté pour 4 milliards d’euros en janvier 2006 par Arcelor, à l’issue d’une bataille avec ThyssenKrupp. Mais par la suite, Mittal Steel s’était entendu avec l’allemand pour lui revendre Dofasco en cas de succès de son OPA sur Arcelor, afin d’en réduire le prix final. Mais Arcelor avait alors voulu protéger Dofasco de l’appétit de Mittal Steel en transférant les actions dans une fondation, la Strategic Steel Stichting. Un blocage qui fait finalement les affaires du nouvel Arcelor Mittal, content de pouvoir garder le contrôle d’une filiale à l’activité florissante. “On ne peut demander à Mittal de faire en sorte qu’Arcelor mette en oeuvre (les demandes de ThyssenKrupp) (…) et donc de faire plus que ce qu’elle a déjà fait”, a estimé le tribunal dans son verdict. “Les perspectives pour ThyssenKrupp de racheter Dofasco sont maintenant très réduites”, a réagi l’allemand dans un communiqué, précisant qu’il voulait poursuivre “rapidement” ses projets de construction d’une usine aux Etats-Unis pour renforcer sa présence sur le marché nord-américain. Pour Arcelor Mittal, “ce n’est pas plus mal de garder Dofasco, c’est un bel actif”, a commenté un analyste sous couvert d’anonymat. Vers 14H30 GMT, l’action Arcelor Mittal prenait 1,57% à 33,04 euros à la Bourse de Paris, dans un marché en baisse de 0,48%. Dans son verdict, le tribunal a notamment souligné que Mittal n’avait qu’un “pouvoir indirect” dans l’affaire, puisqu’Arcelor qui avait acheté Dofasco en janvier 2006, est “en ce moment encore une entité indépendante” et que la Strategic Steel Stichting a reçu “expressément le droit de décider par elle-même” si elle voulait mettre en vente Dofasco. Or, celle-ci avait prévenu en novembre les dirigeants d’Arcelor Mittal qu’elle ne comptait pas se dissoudre pour débloquer la vente. Le groupe canadien basé à Hamilton, dans l’Ontario, est l’un des aciéristes les plus rentables du continent nord-américain grâce à une forte présence sur le marché automobile de la région, le premier mondial. Dofasco possédant plusieurs mines de fer, ses réserves sont estimées à dix ans, un atout de poids compte tenu de la flambée des prix des matières premières. Arcelor Mittal devra donc désormais certainement céder d’autres actifs aux Etats-Unis, comme l’ont exigé les services de la concurrence du ministère américain de la justice (DoJ). Dans cette perspective, le groupe vient de conclure un accord conditionnel avec le groupe américain Esmark pour la vente d’actifs de son usine américaine de Weirton en Virginie (est). Cet accord est valable jusqu’au 2 février. Le DoJ doit se prononcer le 28 janvier. |
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