[23/01/2007 17:59:02] NEW YORK (AFP) Après plusieurs années difficiles, les compagnies aériennes américaines voient leur horizon s’éclaircir, bénéficiant de leurs efforts sur les coûts et de cours du carburant plus cléments, une embellie qui ravive les perspectives de consolidation du secteur. Pour la première fois depuis la crise qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001, ce ne sont plus que les compagnies à bas prix qui affichent des bénéfices. American Airlines (AMR), première compagnie du pays, a dégagé un bénéfice net de 231 millions de dollars, Continental Airlines de 343 millions et United Airlines, sortie de la faillite en février 2006, de 23 millions. “Si 2005 a été l’année des faillites, 2006 est celle où le ciel commence enfin à s’éclaircir” pour les compagnies traditionnelles, estime Jim Corridore, de Standard and Poor’s, qui juge cette reprise “en cours et encore fragile”. Le secteur compte toujours deux compagnies placées sous le régime des faillites: Delta Air Lines et Northwest Airlines. Outre United Airlines, US Airways est sortie en septembre 2005 de la banqueroute en se faisant racheter par la compagnie à bas prix (low cost) America West. Selon l’Association internationale du transport aérien (Iata), les compagnies américaines devraient dans leur ensemble glaner 200 millions de dollars de bénéfices cumulés en 2007, après une perte de 10 milliards en 2005. Le cabinet Airlines Forecasts estime pour sa part que les 10 principales compagnies américaines vont enregistrer en 2006 des bénéfices nets cumulés de 1,4 à 1,7 milliard de dollars. Principal facteur positif pour le secteur, “les efforts sur les coûts fixes opérés chez toutes les principales compagnies pour compenser les prix élevés du carburant et s’aligner sur les low cost, aux charges plus légères”, résume Barbara Beyer, du cabinet Avmark. AMR a ainsi sabré plusieurs fois dans ses coûts depuis 2001 pour économiser au total 5,5 milliards de dollars, avec 30% des effectifs supprimés. Parallèlement, ces transporteurs ont procédé à des hausses de tarifs pour doper leurs revenus: 10 hausses au total en 2006, selon la banque d’affaires JPMorgan.
Une facture de carburant moins lourde a aussi aidé les transporteurs, dans un contexte où plusieurs ont par ailleurs recouru à des programmes de “hedging”, qui consiste à acheter du kérosène sur les marchés à un prix fixe pour se prémunir de toute hausse future des tarifs. L’année 2006 a connu un prix moyen du baril à 66,05 dollars, selon le Département de l’Energie (DoE), avec une nette baisse sur le second semestre. Après un pic en juillet à plus de 74 dollars, le prix moyen a décliné à partir de septembre. En 2007, une baisse attendue du brut devrait favoriser une nouvelle hausse des bénéfices du secteur, estiment plusieurs analystes. Parmi les risques qui menacent l’avenir de ces compagnies, les observateurs évoquent les appétits de certains acteurs pour avaler les plus faibles, et la concurrence toujours forte des low cost aux Etats-Unis. Les rumeurs de consolidation du secteur sont reparties de plus belle ces derniers mois, mais restent pour l’heure un sujet national. Washington a retiré en décembre une proposition de loi permettant une participation accrue des investisseurs étrangers dans le secteur. US Airways convoite officiellement Delta, qui cherche à sortir seule de faillite. Certains analystes estiment que Northwest serait aussi une cible de choix pour US Airways, et qu’un rapprochement Delta-Northwest est également plausible. Continental et United auraient eu des discussions, mais divergeraient sur les modalités d’un rapprochement. Du côté des low cost, Air Tran met aussi la pression sur Midwest pour un rachat. Ces compagnies à bas prix conservent un avantage concurrentiel même si le recul des bénéfices de Southwest au 4e trimestre éveille des doutes sur les limites du modèle des coûts allégés. |
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