[23/01/2007 19:42:04] BRUXELLES (AFP) Insensible aux protestations des opérateurs de téléphonie mobile, l’Union européenne progresse rapidement vers l’adoption d’un règlement réduisant de manière substantielle le prix des appels passés depuis l’étranger. La présidence allemande de l’UE a déjà fait savoir qu’elle souhaitait que les vacanciers puissent bénéficier, dès l’été, de nouveaux tarifs. Elle a, dans cette optique, préparé un document qu’elle compte bien pouvoir faire adopter dès le 15 mars par l’ensemble des états de l’UE, lors d’une réunion à Hanovre. Mardi, les députés européens se sont montrés tout aussi déterminés. Lors d’une audition organisée conjointement par les commissions de l’industrie et de la protection des consommateurs, ils ont annoncé qu’ils souhaitaient adopter le règlement dès le mois de mai. “J’ai l’impression que nous nous dirigeons vers un consensus”, a estimé mardi le directeur général à la Société de l’information, Fabio Colasanti. En juillet, sa commissaire, Viviane Reding, a proposé un règlement visant à réduire de moitié les tarifs européens du “roaming”, facturés pour les appels passés à l’étranger. Comparés aux prix des appels nationaux, ces derniers sont en effet de 4 à 16 fois plus élevés, offrant aux opérateurs de substantiels bénéfices. Pour Paul Rübig, rapporteur au sein de la commission de l’Industrie, “le plus important, c’est la transparence”. “Comment un consommateur peut-il comprendre qu’il va payer 0,07 euro alors qu’il appelle dans son pays, à plus de 1.000 kilomètre de son domicile, mais que dès qu’il passe la frontière, même à deux kilomètres près, il peut payer jusqu’à deux euros?”, s’interroge le député autrichien. Un SMS indiquant les prix facturés lorsque le consommateur entre dans un autre Etat membre serait une bonne idée, estime Joseph Muscat, rapporteur au sein de la commission Protection du consommateur. Mais une baisse des prix est également indispensable, reconnaissent les deux rapporteurs, pour qui il est anormal qu'”un jeune ou un touriste puisse être mené à l’endettement” par sa facture de téléphone. Moins frileux que les Etats membres, les eurodéputés semblent acquis à réglementer tant le gros que le détail, afin que la baisse des prix soit bien répercutée sur le consommateur. Sur les prix de gros, la Commission propose que soient imposés deux plafonds: l’un pour les appels passés dans le pays visité et l’autre, plus élevé, pour ceux passés vers son pays d’origine. Tout comme la présidence allemande et le groupe des régulateurs européens, les parlementaires penchent plutôt pour un plafond unique, plus simple. Au niveau des tarifs de détail, Paul Rübig estime que le règlement “devrait entrer en vigueur tel que rédigé par la Commission”. Concrètement, Bruxelles prévoit que les opérateurs ne puissent ajouter à leur prix de gros une marge supérieure à 30%. Encore une fois à l’image de la présidence de l’UE, M. Rübig préfèrerait que les opérateurs offrent tous à leurs clients “un tarif réglementé” qui protège le consommateur. A côté de ce tarif, ils devraient également offrir des forfaits mensuels qui permettraient de téléphoner à l’étranger de façon illimitée. Plus encore, les eurodéputés voudraient étendre le règlement aux SMS et aux données. Ils ont d’ailleurs vivement applaudi la position du groupe Hutchinson, opérateur mobile en Italie et au Royaume-Uni. Pour lui, le problème est tout aussi crucial que dans la voix et “si on ne fait rien, le marché des données ne décollera pas”, freiné par des prix totalement prohibitifs. Pourtant, a mis en garde Joseph Muscat, “techniquement et légalement, nous avons un problème: la Commission n’a pas fait d’analyse détaillée à ce sujet et nous ne pouvons légiférer sur des problèmes où nous ne disposons pas des connaissances techniques nécessaires”. |
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