[24/01/2007 09:50:53] PARIS (AFP) Aller à un concert, prendre un train ou visiter un musée pourrait devenir une expérience de plus en plus high-tech, alors que les initiatives pour faire du téléphone mobile un billet électronique se multiplient en France. SFR a lancé lundi la première billetterie de spectacles en France entièrement dématérialisée sur mobile, qui permettra à ses clients d’acheter en ligne leur place de concert, puis de la recevoir par SMS. L’opérateur a profité d’un changement de loi le 1er janvier: désormais la distribution de tickets papier n’est plus obligatoire pour les spectacles et événements sportifs, “ce qui devrait permettre un développement rapide de ce nouveau service”, assure SFR. Le mobile n’a pas attendu ce coup de pouce pour devenir billet virtuel dans les transports ou les musées, où la version papier est facultative. “Nous avons commencé à tester la dématérialisation de tickets sur mobile en 2004 avec une société d’autocars en Savoie”, raconte Emmanuel Guyot, président de Digitick, start-up pionnière en France, qui se lancera en 2007 en Allemagne, en Belgique et en Suisse. Pour séduire les technophobes, il fallait faire simple: le client envoyait un SMS à un numéro surtaxé pour recevoir un billet sous forme d’image à présenter au contrôleur. Une fois le test réussi, la société a courtisé les salles de théâtre et de concert, les festivals… “Aujourd’hui, notre catalogue comprend 600 concerts proposés en permanence, contre 300 il y a trois mois”, explique M. Guyot, qui dit compter “plus de 20.000 clients”. La France n’est pas la seule à tenter l’aventure: Rome et Helsinki proposent des billets de bus sur mobile, des expériences similaires sont menées en Suisse, en Australie et en Nouvelle-Zélande, tandis qu’à Barcelone (Espagne), Telefonica permet de régler sa place de cinéma par téléphone mobile. Digitick propose au client d’imprimer son billet ou de l’envoyer, sous forme de code-barres, sur son mobile. Jusqu’à la fin 2006, il devait quand même se faire remettre un vrai billet à l’entrée de la salle, législation oblige. De quoi freiner l’adhésion du public: “Seuls 10% de nos clients téléchargent le billet sur leur mobile mais cette proportion devrait passer à 40% avec le changement de loi”, estime M. Guyot. Avec la nouvelle législation, le ticket mobile devient plus séduisant: son code-barres, “infalsifiable” selon Digitick, est scanné sur l’écran du mobile par les agents de contrôle. Pour en bénéficier, nul besoin d’avoir un téléphone dernier cri: seuls une connexion WAP (internet mobile) et un écran couleur sont nécessaires, des fonctionnalités de base sur les modèles actuels. Ce billet virtuel est proposé par plusieurs musées parisiens, dont Le Grand Palais et le musée de l’Orangerie. Testé sur les TER de la SNCF, l’été dernier en Bretagne, il est aussi expérimenté par Orange, qui propose depuis peu aux supporters du club de football TFC Toulouse d’entrer dans le stade avec un billet entièrement mobile. Mais, selon un porte-parole d’Orange, le code-barres n’est “pas assez fiable” ni “adapté à un développement massif”: il doit être limité à des initiatives locales. Il mise plutôt sur le paiement “sans contact”, impliquant un mobile avec une nouvelle génération de puce électronique, un procédé courant au Japon et en Corée du Sud: le billet est intégré dans la puce et sécurisé. “Le lancement commercial en France est pour 2008”, dit-il. |
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