Quand la City se lance dans la lutte contre le réchauffement climatique

 
 
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La City de Londres

[24/01/2007 11:29:28] LONDRES (AFP) Alors qu’elle avançait plutôt à petits pas, la City de Londres se lance désormais à grandes enjambées dans la lutte contre le réchauffement climatique qui promet d’être juteuse pour les financiers et positive pour l’image des entreprises auprès de leurs clients.

L’année 2007 commence sur les chapeaux de roues. En l’espace d’une semaine, les chaînes de distribution Tesco et Marks and Spencer ainsi que le géant de la téléphonie BT ont annoncé des projets d’envergure pour limiter leur “empreinte” sur le climat.

Les deux distributeurs entendent également influencer le comportement de leurs clients et de leurs fournisseurs. Ils font partie des grandes marques britanniques (HSBC, O2, BSkyB, etc.) qui vont allier leurs efforts pour inciter les consommateurs à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Selon l’Institut de la distribution alimentaire britannique, qui chiffre à 25 milliards de livres (38,07 milliards d’euros) par an le marché de la “consommation éthique”, plus de 50% des Britanniques prennent en compte l’aspect écologique de leurs achats.

BT a annoncé lundi la prolongation jusqu’en 2010 de son contrat pour acheter de l’énergie verte auprès des sociétés npower et British Gas.

Depuis la signature de ce contrat il y a deux ans, 98% de son électricité provient de sources d’énergie renouvelables, soit une réduction de gaz à effet de serre correspondant à l’émission annuelle combinée de Liverpool et Cardiff.

Le groupe souhaite également réduire de 80% ses émissions d’ici 2016 et inciter ses 100.000 employés à travailler à domicile pour limiter leurs trajets.

Cerise sur le gâteau: ses politiques écologiques lui ont fait économiser 90 millions de livres sterling (137,18 millions d’euros) en 2006.

De son côté, Tesco a dévoilé jeudi un plan quinquennal de 500 millions de livres (762,13 millions d’euros). Il compte notamment élargir la gamme des produits économiseurs d’énergie.

Chaque produit sera étiqueté avec son empreinte en dioxyde de carbone et ceux transportés par avion seront également signalés. Le groupe souhaite que moins de 1% de ses produits arrivent par air.

Son objectif de réduire par deux la consommation moyenne d’électricité de ses bâtiments sera atteinte en 2008, soit deux ans plus tôt que prévu.

Chez Marks and Spencer, le plan est à horizon 2012 pour un budget de 200 millions de livres (303 millions d’euros). Il s’égrène en 100 points d’amélioration tous azimuts pour le groupe, ses clients, ses employés et ses fournisseurs.

Il souhaite, comme beaucoup d’industriels, être “neutre” en matière d’émissions de dioxyde de carbone.

Cette neutralité implique que pour compenser leurs émissions, ils investissent dans des projets écologiques (plantation d’arbres, construction d’éoliennes) directement ou par l’intermédiaire de produits financiers, ou achètent des droits d’émission.

Selon la Banque mondiale, le marché mondial du courtage de dioxyde de carbone a atteint 21,5 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de 2006, contre 11 milliards sur l’ensemble de 2005.

Un nouveau marché de produits financiers est ainsi né dans lequel les grands noms de la finance s’engouffrent, et la City en est la plaque tournante. Une cinquantaine de sociétés de la “nouvelle énergie” ont choisi de se coter à Londres.

La vague verte a également emporté les plus grandes banques du monde, comme Morgan Stanley, et de plus en plus de sociétés d’investissements créent des fonds d’envergure dédiés à des projets écologiques.

 24/01/2007 11:29:28 – © 2007 AFP