L’étiquette RFID, pratique mais trop chère pour les distributeurs français

 
 
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Schéma expliquant l’identification par radio-fréquence (RFID)

[24/01/2007 13:47:43] PARIS (AFP) Utilisée comme antivol ou outil de gestion des stocks, l’étiquette par radio-fréquence (RFID) est déjà adoptée à l’étranger par des géants de la distribution, comme Wal-Mart, mais elle tarde à apparaître en France en raison de son coût jugé élevé par rapport au code-barres.

Au Salon de la traçabilité qui se tient cette semaine en région parisienne, la puce RFID appliquée au commerce occupe une place de choix, bien plus importante que les codes à barres.

Elle était déjà utilisée par les militaires américains durant la Deuxième Guerre mondiale mais les applications se sont multipliées depuis: dans l’agriculture pour l’identification du bétail, le transport (le pass Navigo en région parisienne), le sport (sur le dossard de sportifs pour les repérer)…

Il s’agit d’un microprocesseur de quelques millimètres, doté d’un mini-émetteur radio, posé sur une étiquette de la taille d’un timbre qu’on colle sur un objet ou un corps. Les informations qui y sont stockées peuvent être lues ou transmises sans contact avec un lecteur situé à quelques mètres, par le biais d’ondes radio.

Cette technologie investit doucement le domaine du commerce et est même présentée comme le concurrent direct du classique code-barres, moins performant. L’étiquette RFID contient en effet davantage d’informations, permet de faire un inventaire rapide du magasin et d’identifier immédiatement un article en rayon.

La puce RFID permet surtout de suivre un tee-shirt ou un pot de confiture à chaque étape de son existence, de l’usine aux magasins, en passant par l’entrepôt. Un atout majeur pour détecter les vols, éviter les ruptures de stocks ou optimiser les opérations de promotions.

“Ce qui fait perdre du chiffre d’affaires à un magasin, c’est l’absence de la bonne taille ou du bon coloris en rayon, alors que le plus souvent, l’article demandé est dans l’entrepôt”, estime Philippe Soufi, responsable grands comptes chez Paxar, spécialisé en étiquettes RFID.

“La puce RFID permet de savoir immédiatement quel article manque dans quel rayon”, ajoute-t-il.

Pour le moment, dans le secteur textile, seule la chaîne britannique Marks and Spencer utilise la RFID, souligne-t-on chez Paxar, qui lui a fourni 60 millions d’étiquettes en 2006 et en prévoit 110 millions cette année.

Dans la grande distribution, l’américain Wal-Mart est très en pointe, tout comme ses compatriotes Target, Best Buy ou l’allemand Metro, le britannique Tesco et le néerlandais Ahold.

En France, les distributeurs reconnaissent les atouts des étiquettes RFID mais ils traînent des pieds pour les utiliser. “Le code-barres coûte peu cher, contrairement à la RFID”, explique Bernard Théobald, délégué général de Perifem, l’association technique du commerce.

Le coût moyen d’une étiquette RFID est de 15 centimes d’euros, selon GS1 France, l’organisme qui gère les codes-barres et les étiquettes RFID.

“Economiquement, il n’est pas viable de mettre des étiquettes RFID sur une boîte de petits pois. C’est viable sur des produits à forte valeur ajoutée ou des articles qui ont beaucoup de références, comme les CD ou le textile”, estime Xavier Barras, directeur de GS1 France.

“Le code-barres avait aussi tardé à être mis en place en France. Quand le prix de la RFID baissera, les distributeurs l’appliqueront à grande échelle. Mais la question de l’emploi va aussi se poser puisque cette technologie permettra aussi de supprimer les caisses”, prévient Thierry Desouches, directeur de communication chez Système U.

 24/01/2007 13:47:43 – © 2007 AFP