[25/01/2007 11:59:21] ROME (AFP) Permettre aux salons de coiffure d’ouvrir le lundi, au boulanger de vendre des journaux, accroître les ventes de carburant en grande distribution : le gouvernement italien doit dévoiler jeudi de nouvelles mesures de libéralisation du commerce pour faciliter la vie du “citoyen consommateur”. Deux mois après ses débuts, l’équipe de Romano Prodi avait créé la surprise, en juin 2006, en annonçant des dispositions destinées à renforcer la concurrence dans la vente de médicaments ainsi que dans les secteurs des taxis et des services bancaires. La deuxième vague de réformes, au menu du conseil des ministres jeudi après-midi, doit, selon la presse, notamment concerner la distribution des carburants et des journaux. Il pourrait aussi s’agir d’interdire l’exclusivité de vente dont bénéficient les agents d’assurances sur toutes les polices, de faciliter l’installation des auto-écoles et de réduire les formalités pour créer une entreprise. Inspirateur de ces réformes, le ministre du Développement de l’économie, Pierluigi Bersani, a dans sa ligne de mire le marché des carburants. Il a déjà fustigé des distorsions dans les prix et souhaite éliminer les barrières à l’ouverture de nouveaux points de vente. Selon l’Antitrust italien, la grande distribution représente 0,5% des points de vente d’essence et 1% en volume dans la péninsule, contre plus de 50% en France, avec pour résultat des prix significativement plus élevés en Italie qu’ailleurs en Europe. “Si M. Bersani veut favoriser la grande distribution, il provoquera une réaction qu’il ne peut même pas imaginer”, a averti Roberto Di Vicenzo, secrétaire général des gérants de stations-service du syndicat Fegica-Cisl. Pour ces derniers, la suppression des distances minimales entre deux stations ou la libéralisation des plages horaires d’ouverture renforceront la grande distribution sans aboutir à des baisses significatives de prix. Ils jugent que le gouvernement doit intervenir auprès des compagnies pétrolières, accusées de dicter les prix aux gérants. Les kiosquiers pourraient être l’un des autres secteurs à connaître des bouleversements, avec la libéralisation de la vente de journaux dans tous les commerces. “Nous avions engagé un dialogue avec le gouvernement pour réformer la distribution, mais cette discussion menace d’être court-circuitée”, réagit Giorgio Calabro, secrétaire national des kiosquiers du syndicat Fenagi. “Une expérimentation réalisée sous le précédent gouvernement sur une extension des points de vente n’avait rien donné. Notre secteur souffre autant de la concurrence d’internet que d’un manque de points de vente de journaux”, ajoute-t-il. Autre secteur en vue, les coiffeurs et barbiers qui semblent accueillir les projets du gouvernement de façon plus sereine. “Nous ne craignons pas les libéralisations et beaucoup de communes ont déjà aboli les distances minimales entre deux salons ou autorisé des horaires d’ouverture libres”, note Savino Moscia, président de la confédération nationale des coiffeurs. “Je n’ai jamais ouvert le lundi et je ne changerai pas mes habitudes. Mes difficultés viennent plutôt des clients qui espacent leurs visite chez le coiffeur ou de la mode de se couper les cheveux chez soi à la tondeuse”, ajoute Raffaele Barra, coiffeur à Milan. |
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