[25/01/2007 21:15:38] NEW YORK (AFP) Le constructeur automobile Ford a annoncé jeudi une perte de 12,7 milliards de dollars en 2006, la plus lourde de son histoire, en raison de ses difficultés persistantes dans son fief, l’Amérique du Nord. Cette perte est supérieure aux 10,6 milliards que l’autre grand constructeur américain General Motors (GM) avait affiché pour 2005. Ford, numéro deux américain de l’automobile derrière GM, souffre tout comme ce dernier, d’une érosion de ses parts de marché aux Etats-Unis depuis plusieurs trimestres au profit des constructeurs asiatiques. Il a payé en 2006 le prix de sa lourde restructuration destinée à le remettre d’aplomb. La précédente perte record pour Ford était de 7,4 milliards en 1992. Le plan de restructuration, lancée en janvier 2006, a en effet nécessité près de 10 milliards de dollars de charges pour financer des fermetures d’usines, des réductions d’activité et la réduction de 30% des effectifs nord-américains via des départs volontaires. En excluant ces éléments exceptionnels, Ford a perdu 2,8 milliards, correspondant à la perte accusée par l’activité automobile en Amérique du Nord. Point positif de l’exercice 2006, Ford a obtenu près de 40.000 départs volontaires sur les 44.OOO prévus d’ici 2008. Le directeur financier Don Leclair a d’ailleurs assuré en conférence téléphonique que le solde des réductions d’emplois serait bouclé “d’ici la fin 2007”.
Le PDG Alan Mulally, débauché en septembre dernier de chez Boeing pour remettre Ford sur pied, a indiqué que 1,4 milliard d’économies ont été réalisées en 2006, sur les 5 milliards prévues d’ici 2008. M. Mulally a aussi défendu les marques en position de faiblesse Jaguar, Volvo et Land Rover, et rejeté en substance l’hypothèse d’une cession de Jaguar, soulignant “être très content des progrès réalisés en 2006 par ces trois marques”. Ford “est sur les rails pour atteindre l’objectif d’un retour à la rentabilité en 2009. Nous sommes en plein processus de restructuration et les bienfaits seront visibles en 2008”, a assuré M. Mulally. Le groupe s’attend à une perte nette 2007 “moins lourde” qu’en 2006 grâce à des charges pour restructuration “sensiblement moins importantes”. Ford a tout de même averti de pertes creusées en 2007 pour l’automobile, division toujours en plombée par l’Amérique du Nord, mais également de résultats “moins bons” dans la division services financiers et d’impôts “plus lourds”. “Les comparaisons de parts de marché et de résultats sur les trois premiers trimestres vont être défavorables”, a averti le directeur financier. Sur le premier semestre 2007, le groupe va aussi continuer de réduire sa production comme il l’a fait en 2006, soit un chiffre d’affaires attendu en baisse. En 2006, Ford a vu son chiffre d’affaires reculer de 9,6% à 160,1 milliards, dont -11% sur le seul 4e trimestre. A fin décembre 2006, le groupe détenait 16% du marché américain contre 16,9% six mois plus tôt. Le marché, qui a manifesté sa confiance dans M. Mulally depuis son arrivée chez Ford, soutenait l’action du groupe jeudi, après des résultats meilleurs qu’envisagés par les analystes, excepté la perte du 4e trimestre. Ford doit débourser 17 milliards pour sa restructuration d’ici 2009 et a lancé en fin d’année des emprunts pour 23 milliards. Les liquidités sont remontées fin 2006 à 34 milliards contre 23 milliards fin septembre. L’action montait à la Bourse de New York vers 16h30 GMT, gagnant 2,07% à 8,37 dollars. |
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