[25/01/2007 12:29:58] DAVOS (AFP) La situation en Irak et au Proche-Orient monopolisait l’attention du Forum de Davos jeudi avec les sévères critiques d’un vice-président irakien contre l’occupation “idiote” de son pays et les premiers contacts de haut niveau sur le conflit israélo-palestinien. “Les Irakiens et l’Irak ont été placés sous occupation, ce qui était une décision idiote”, a déclaré le vice-président chiite irakien Adel Abdel Mehdi au cours d’un débat organisé au deuxième jour du Forum économique mondial dans la station de ski de l’est de la Suisse. “Nous avons commis un grand nombre d’erreurs. Les Etats-Unis également ont commis beaucoup d’erreurs” qui ont alimenté la violence dans le pays, a-t-il dit. “Bon nombre de ces erreurs et une bonne partie de ces violences auraient pu être évitées”. Parmi les erreurs commises par les Irakiens eux-mêmes, il a cité la répartition des ministères entre les différentes confessions, qui a accéléré la division du pays entre sunnites, Kurdes et chiites. Dans un autre débat, l’ancien président réformateur iranien Mohammad Khatami a formulé un jugement similaire, estimant que “l’occupation, quelle qu’ait été sa raison, renforce bien sûr le terrorisme et l’extrémisme en Irak”. “La solution au problème irakien est d’avoir une vraie démocratie”, a-t-il ajouté.
M. Khatami devait par ailleurs rencontrer en privé à Davos le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui a lui-même un programme chargé. Arrivé la veille, M. Abbas s’est entretenu pendant une heure avec la chancelière allemande Angela Merkel dont le pays assure la présidence de l’Union européenne ainsi que celle du G8. “L’Allemagne préside l’UE, donc nous attendons beaucoup de la part de l’Allemagne”, a simplement déclaré le responsable palestinien. M. Abbas devait participer dans l’après-midi à un débat public aux côtés du vice-Premier ministre israélien Shimon Peres et de la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni. Mme Livni devait de nouveau rencontrer M. Abbas, cette fois en privé, vendredi. Elle comptait également s’entretenir avec le roi Abdallah II de Jordanie “et d’autres responsables à Davos”, a indiqué à l’AFP Mark Regev, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, à Jérusalem. Enfin, Saëb Erakat, le négociateur palestinien en chef devait participer jeudi à un débat avec le vice-ministre israélien de la Défense, Ephraïm Sneh. Cette forte activité autour de la situation au Proche-Orient rappelle d’autres éditions du Forum de Davos dont le statut non-officiel favorise les contacts informels de haut niveau.
Par ailleurs, le Premier ministre libanais Fouad Siniora, qui était annoncé à Davos vendredi, a annulé sa visite. Il se trouvait jeudi à Paris pour la conférence sur l’aide internationale au Liban. Le Forum rassemble 2.400 chefs d’entreprise et responsables politiques pendant quatre jours, jusqu’à samedi. La première journée, mercredi, a été marquée par l’intervention de Mme Merkel, qui a réaffirmé ses objectifs pour ses six mois de présidence de l’Union européenne. Le commerce a occupé une large part de son intervention, un effort de relance des négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) étant prévu samedi à Davos à l’occasion d’une rencontre informelle à laquelle participeront 25 ministres environ. Le Forum se déroule dans un contexte économique mondial très favorable, ont estimé nombre de participants, tandis que le réchauffement climatique s’est imposé comme un thème majeur, évoqué dans de nombreux débats et rencontres. |
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