[25/01/2007 22:49:07] PARIS (AFP) Le Liban a engrangé 7,6 milliards de dollars de promesses d’aide lors d’une conférence jeudi à Paris, un appui financier massif assorti d’un soutien au gouvernement pro-occidental de Fouad Siniora alors que le pays semblait au bord du chaos après de nouveaux affrontements à Beyrouth. Cette conférence a réuni une cinquantaine de pays et organisations internationales, sous l’égide du président français Jacques Chirac et en présence notamment de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice et du secrétaire général de l’Onu Ban Ki-Moon. Mais, au même moment, des heurts sanglants se produisaient entre partisans de l’opposition pro-syrienne et ceux du gouvernement dans plusieurs quartiers de Beyrouth, faisant au moins trois morts et entraînant l’intervention de l’armée. Un couvre-feu a été décrété à Beyrouth à partir de jeudi soir, entre 20H30 et 06H00 locales (18H30 et 4H00 GMT), a annoncé l’armée libanaise. Depuis Paris, M. Siniora s’est adressé en arabe “à tous les manifestants qui sont sortis aujourd’hui” et a lancé un appel à la “sagesse” des Libanais, leur demandant de “refuser l’escalade”.
M. Chirac pour sa part a appelé les Libanais au “consensus national sur les réformes économiques et sociales”. Tout en soulignant que l’aide promise était destinée à tous les Libanais sans distinction politique ou religieuse, les participants à la conférence n’ont pas ménagé leur appui à M. Siniora, dont l’opposition soutenue par Damas réclame le départ. “Toute la communauté internationale apprécie vivement votre leadership”, lui a notamment déclaré Mme Rice, tandis que M. Ban lui exprimait son “admiration et sa gratitude”. L’aide promise dépasse largement les 4,2 milliards de dollars (dont 2,4 de mds USD effectivement déboursés) qu’avait obtenus le Liban lors de la précédente conférence de ce type à Paris en 2002. Le résultat constitue un indéniable succès diplomatique pour M. Siniora, et M. Chirac a parlé d’un “résultat très positif sur les plans politique et financier”. M. Siniora a souligné à la tribune de la conférence “l’urgence” de la situation d’un pays ployant sous une dette publique de 41 milliards de dollars, où le conflit de l’été 2006 entre Israël et le Hezbollah libanais a mis l’économie en récession. L’Arabie Saoudite, traditionnel soutien de la communauté sunnite libanaise dont M. Siniora fait partie, a promis à elle seule 1,1 milliard de dollars d’aide. L’Union européenne, que ce soient ses institutions ou ses Etats membres, contribue pour 40% de l’ensemble, soit 2,9 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros), a souligné le président de la commission européenne, José Manuel Barroso. Les Etats-Unis ont promis 770 millions de dollars, plus 120 millions d’aide privée, la France un prêt de 650 millions de dollars (500 millions d’euros). Les sommes sont constituées d’engagements très divers -dons, prêts, aides humanitaires, soutien à des projets de reconstruction, assistance budgétaire etc- dont la mise en oeuvre sera largement conditionnée par l’évolution du pays. “Il appartient maintenant aux Libanais de montrer qu’ils peuvent travailler avec la communauté internationale”, a déclaré le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud al-Fayçal. Des déceptions sont également venues du Japon, avec seulement 1,67 million de dollars, et de plusieurs riches pétro-monarchies du Golfe (Koweït, Qatar, Bahrein) qui n’ont rien annoncé de précis. Plusieurs participants à la conférence ont aussi adressé un message indirect à la Syrie, dont les troupes ont occupé le Liban pendant 30 ans, et à Israël. Ban Ki-Moon a ainsi appelé les “voisins du Liban à respecter totalement son unité, son indépendance et sa souveraineté”. |
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