[26/01/2007 17:38:43] KOBE (AFP) Les cinq organismes internationaux chargés de réguler la pêche au thon ont adopté vendredi le premier plan d’action au niveau mondial pour sauver cette espèce, menacée de surpêche en raison de l’engouement mondial pour la cuisine japonaise et le poisson cru. Toutefois, ce plan, adopté à l’issue d’une conférence internationale de cinq jours qui s’est déroulée à Kobe (ouest du Japon), n’impose pas de quotas comme le réclamaient les écologistes. Réunis pour la toute première fois, les cinq gendarmes mondiaux de la pêche au thon ont reconnu dans une déclaration finale “la nécessité critique de stopper le déclin des stocks de thon décimés et de ramener ces stocks à des niveaux durables”. Le plan vise à coordonner les politiques de ces cinq organismes, qui représentent une soixantaine de pays et qui décident leurs quotas de pêche chacun de leur côté, un système jugé inefficace par les organisations écologistes en raison de son cloisonnement. Le plan prévoit d’améliorer la coordination entre les cinq organismes en matière de contrôle du commerce mondial du thon, au moyen de systèmes d’étiquetage ou encore de partage d’informations. Il prévoit également la mise en commun des listes noires des bateaux accusés de pratiquer la pêche illégale. En revanche, aucun système mondial de quotas de pêche n’a été adopté car “ce n’était pas le but de la réunion”, a expliqué Katsuma Hanafusa, un responsable de l’Agence des pêches japonaise. “La conférence avait pour but de fixer une orientation générale. Si nous avions essayé d’inclure des objectifs chiffrés dans le plan, la négociation ne se serait jamais terminée”, a-t-il plaidé. Les stocks de thon sont actuellement en danger d’extinction commerciale, notamment en raison de l’engouement mondial pour la cuisine japonaise qui fait largement appel au thon cru sous forme de “sushi” et de “sashimi”. Selon les scientifiques, le nombre actuel de prises est trois fois supérieur à celui qui permettrait un renouvellement optimum de l’espèce. “Le simple fait que les cinq organisations se soient réunies est en soi un événement significatif”, s’est félicité le délégué américain à la conférence de Kobe, David Balton. “Mais le véritable test sera de voir si les engagements pris à Kobe se traduiront vraiment par des actions concrètes”, a-t-il déclaré à l’AFP. Du côté des écologistes, la déception était perceptible. “La semaine écoulée a été très occupée pour tout le monde, mais malheureusement ce n’est pas une semaine historique pour le thon. La réunion n’a pas débouché sur des actions concrètes”, a déclaré Katherine Short, chargée du dossier de la pêche au sein de l’organisation de défense de l’environnement WWF. La Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique et la Commission de protection du thon du Pacifique ont déjà adopté d’importantes diminutions de quotas de pêche. En novembre, les quotas de pêche au thon en Mediterranée ont été réduits de 32.000 tonnes en 2006 à 29.500 tonnes cette année. Ces réductions ont été soutenues par le Japon, dont les 127 millions d’habitants raffolent de poissons et coquillages crus et qui est de très loin le premier consommateur mondial de thon. Tokyo a notamment accepté de diviser par deux ses captures de thons rouges du sud à compter de cette année. Mais les organisations de défense de l’environnement estiment que ces mesures ne vont pas assez loin, et que seuls des gestes draconiens et immédiats, comme une réduction du nombre de bateaux de pêche autorisés dans chaque pays –question qui n’a pas été abordée à Kobe–, pourraient encore empêcher les thons de disparaître des océans. Les cinq gendarmes de la pêche au thon (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique, Commission des pêches du centre-ouest de l’océan Pacifique, Commission des thonidés de l’océan Indien, Commission interaméricaine du thon tropical et Commission de conservation du thon rouge du sud) se retrouveront en janvier ou février 2009 en Europe. |
||
|