[26/01/2007 19:21:34] DAVOS (AFP) Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, le Premier ministre britannique Tony Blair et une brochette de personnalités réunies vendredi à Davos ont réclamé un effort international accru en faveur des pays pauvres, en particulier sur le plan commercial. Alors que plusieurs dizaines de ministres du Commerce sont présents dans la petite ville suisse pour tenter de relancer les négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), MM. Lula et Blair ont tous deux souligné l’importance d’une telle relance pour les pays en développement. “Nous voulons envoyer un signal aux pays les plus pauvres et leur dire qu’ils auront leur chance au 21e siècle”, a lancé le président brésilien devant le Forum économique mondial qui réunit 2.400 personnalités des mondes économique, politique et culturel. “Les Etats-Unis doivent réduire leurs subventions, l’UE doit réduire ses subventions et ouvrir davantage son marché”, a ajouté M. Lula. Tony Blair a affirmé qu’un échec du cycle de négociations à l’OMC “aurait un effet démoralisateur pour l’Afrique”, “un effet bien pire que ce que beaucoup de responsables imaginent”. Le Premier ministre britannique s’exprimait lors d’un débat réunissant la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf, le président sud-africain Thabo Mbeki, le chanteur irlandais Bono et le milliardaire américain Bill Gates.
Tony Blair a estimé que la prochaine réunion du G8 en Allemagne devait être l’occasion pour les pays riches de réaffirmer leurs engagements en matière de lutte contre le sida et de réduction de la dette. “Le G8 sera l’occasion de voir si nous faisons des progrès sur la dette”, a affirmé Bono qui a dit redouter “que les promesses ne soient pas tenues”. Le chanteur avait milité avec d’autres personnalités pour le programme d’effacement de la dette des pays les plus pauvres adopté par le G8 à Gleneagles (Ecosse) en 2005. Le président sud-africain a pour sa part souhaité une meilleure efficacité de l’aide occidentale à l’Afrique. “N’ajoutons pas de nouveaux programmes et de nouveaux projets. Nous en avons retenus et conclus suffisamment”, a déclaré M. Mbeki. Bill Gates, comme chaque année à Davos, a évoqué son action philanthropique, principalement dans le domaine de la santé. “Si nous pouvons maintenir l’attention, si nous pouvons raconter les succès … nous pourrons résoudre la crise sanitaire”, a-t-il dit. L’Alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation (Gavi), financée en partie par la fondation du président de Microsoft, a annoncé avoir vacciné 138 millions d’enfants africains contre différentes maladies depuis sa création à Davos en 2000 et estime avoir ainsi sauvé la vie de 2,3 millions d’entre eux.
Après la croissance mondiale, le réchauffement planétaire et la situation au Proche et au Moyen-Orient, le programme du Forum s’est principalement intéressé vendredi aux perspectives de développement des pays pauvres. Le Forum, qui rassemble 2.400 personnes, dont 800 chefs d’entreprises, n’en a pas pour autant abandonné le monde des affaires, avec des ateliers sur les fonds spéculatifs ou encore les marchés de produits dérivés, tandis que les réunions d’affaires se sont poursuivies dans les couloirs et les hôtels de la station suisse. Samedi, dernière journée du forum, l’attention devait se porter sur les efforts des ministres du Commerce dans le cadre de l’OMC, en marge du programme officiel. Cette réunion a été précédée de déclarations multiples et contradictoires sur les chances de relance du cycle de Doha, gelé depuis l’été dernier en raison des divergences sur l’agriculture. |
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