Le Nasdaq prolonge son OPA sur le London Stock Exchange mais ne l’augmentera pas

 
 
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[26/01/2007 19:00:45] LONDRES (AFP) Le Nasdaq a prolongé vendredi son OPA de 2,9 milliards de livres (4,4 mds EUR) sur le London Stock Exchange (LSE) jusqu’au 10 février, mais a prévenu qu’il ne l’augmenterait pas, faute d’avoir réussi à s’entendre avec la direction britannique.

La Bourse électronique américaine, qui avait déjà échoué en mars 2006 à racheter le LSE pour 2,4 milliards de livres, a estimé qu’elle n’avait plus le temps d’augmenter son offre sur la base d’une recommandation du conseil d’administration londonien avant la date-butoir de samedi minuit, comme elle était disposée à le faire jusqu’alors.

Elle pourrait toujours le faire en cas d’OPA concurrente, mais cette hypothèse est peu probable dans la mesure où le Nasdaq détient déjà 28,75% du capital de la Bourse de Londres, de quoi décourager tout candidat.

“Il ne reste plus assez de temps pour réviser l’offre dans le cadre d’un dialogue constructif avec le LSE”, a déclaré le groupe dans un communiqué.

La nouvelle a fait brièvement tomber l’action du LSE au plus bas depuis la mi-novembre, date à laquelle le Nasdaq avait déclaré ses nouvelles intentions. Mais le titre a fini en hausse de 0,94% à 1.295 pence.

“Même si le calendrier était très serré, le marché pensait qu’il y avait toujours une chance pour qu’un compromis soit trouvé. Ce n’est plus le cas désormais”, a commenté Andrew Mitchell, analyste de Fox-Pitt, Kelton.

Selon lui, le sort de l’OPA est désormais entre les mains des autres actionnaires de la première place financière européenne, en particulier les nombreux fonds spéculatifs qui ont acheté des actions du LSE depuis deux mois à un prix supérieur à l’offre d’achat, soit 1.243 pence par action.

Le Nasdaq, qui doit franchir la barre des 50% du capital pour réussir, “va espérer désormais que le cours de l’action recule au niveau de l’OPA ou en dessous, et que cela suffira à faire pencher la balance en sa faveur”, a poursuivi l’analyste.

Pour l’heure toutefois, seuls 0,62% des actionnaires se sont engagés à souscrire à l’offre, qui a expiré ce vendredi à 15H00 GMT avant d’être prolongée à la date maximum autorisée par la régulation financière, soit le samedi 10 février à 13H00 GMT.

Robert Greifeld, le patron du Nasdaq, avait indiqué jeudi en marge du Forum de Davos qu’il souhaitait intensifier ses discussions avec les autres actionnaires du LSE la semaine prochaine.

Les intentions de l’homme d’affaires américain Samuel Heyman, qui a encore augmenté jeudi sa participation au capital du LSE, à 10,44%, suscitent de nombreuses spéculations. Clara Furse, directrice générale du LSE, avait indiqué également la semaine dernière avoir rencontré l’investisseur.

Le Nasdaq et le LSE s’étaient rendus mutuellement responsables, ces derniers jours, de l’impasse du dialogue. Le groupe américain estime son offre équitable, mais la Bourse de Londres la juge “totalement inadéquate” au regard de ses perspectives de croissance.

Le LSE a déjà fait échouer cinq scénarios de rapprochement en deux ans, alors que le secteur boursier mondial est en pleine consolidation et que les opérateurs sont menacés en Europe par un projet de plateforme d’échanges indépendante, que veulent mettre sur pied cette année sept grosses banques d’affaires.

 26/01/2007 19:00:45 – © 2007 AFP