[29/01/2007 15:12:00] ABOU DHABI (AFP) Abou Dhabi, la tranquille et richissime capitale des Emirats arabes unis, s’est lancée dans un ambitieux programme pour promouvoir le tourisme, notamment à caractère culturel, avec pour objectif de se faire une place sur le marché touristique du Golfe. Le projet le plus grandiose, la construction de quatre musées, dont un Guggenheim et peut-être une version locale du Louvre, et d’un centre de spectacles, sur l’île de Saadiyat sera officiellement dévoilé mercredi en présence de “quatre des architectes les plus célèbres du monde”, selon les organisateurs. Dans l’ombre de l’émirat voisin de Dubaï, dont le développement dans le domaine de l’immobilier et du tourisme est phénoménal, Abou Dhabi, le plus grand et le plus riche des sept émirats qui composent la fédération, a opté lui aussi pour une série de méga-projets touristico-immobiliers. En 2006, Abou Dhabi a accueilli 1,345 million de touristes, un chiffre modeste que les autorités locales veulent porter à 3 millions en 2015. Elles veulent aussi augmenter la capacité d’accueil des établissements hôteliers, qui n’est actuellement que de 11.500 chambres, pour la faire passer à 25.000 en 2015, selon l’Autorité d’Abou Dhabi pour le Tourisme (ABTA), un organisme public. Abou Dhabi, qui assure 90% des 2,5 millions de barils de brut que produit chaque jour le pays, membre influent de l’Opep, cherche à diversifier son économie et à moderniser son image depuis la mort en novembre 2004 de cheikh Zayed ben Sultan Al-Nahyane, fondateur et premier président des Emirats arabes unis. L’inauguration en 2005 du Palais des Emirats, un gigantesque hôtel de grand luxe qui s’apparente à un palais royal, a donné un premier aperçu des nouvelles ambitions de cette ville qui, jusqu’alors, n’aimait guère faire parler d’elle. S’appuyant sur des recettes pétrolières colossales générées par l’envolée des cours du brut, l’émirat a engagé des projets immobiliers représentant des investissements de quelque 300 milliards de dollars.
Le tourisme y occupe la place principale: outre la création d’une station balnéaire sur le littoral à l’entrée d’Abou Dhabi, les autorités veulent développer plusieurs îles naturelles au large de la ville, dont Reem, Yas et surtout Saadiyat, appelée à devenir une destination touristique de premier plan. AlDar Properties, une compagnie créée par le gouvernement d’Abou Dhabi en 2004, prévoit la construction sur Saadiyat (en arabe, “l’île du Bonheur”) de 29 hôtels représentant un total de 7.000 chambres, dont un 7 étoiles, trois marinas pouvant accueillir 1.000 yachts, mais aussi 8.000 villas et 38.000 appartements qui pourront être achetés par des étrangers. Des investissements de l’ordre de 27 milliards de dollars sont prévus pour le développement de cette île naturelle de 27 km2, située à 500 mètres de la côte. Mais l’émirat a choisi d’offrir un produit touristique différent de celui de Dubaï, qui joue la carte du tourisme d’affaires et du shopping, en misant sur le tourisme culturel, un produit résolument haut-de-gamme. Annoncé en juillet, le premier des quatre musées qui seront construits dans le “district culturel” de Saadiyat est le “Guggenheim Abu Dhabi”, qui sera le plus grand de tous les musées de la Fondation Guggenheim dans le monde. Outre ce musée d’art contemporain, Saadiyat abritera également un musée d’art classique, pour lequel le Louvre est actuellement en négociations avec les autorités locales, un musée d’art maritime et un musée des arts islamiques. L’émirat prévoit aussi à Saadiyat un “Ferrari World”, qui comportera notamment un circuit automobile portant la marque du célèbre constructeur italien. Car l’émirat, s’inspirant là encore de l’exemple de Dubaï, commence à organiser des manifestations sportives de niveau mondial comme l’Open d’Abou Dhabi, épreuve du circuit européen de golf. En outre, Abou Dhabi sera, le 3 février, le théâtre du 1er “festival de Formule 1”, prélude à la nouvelle saison de F1. |
||||
|